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L'infatigable Victoria Ravva, monument du volley français, s'apprête très probablement à mener à 39 ans sa dernière campagne lors des play-offs du Championnat de France qu'elle espère achever sur un dix-huitième sacre de rang avec Cannes.
La mythique centrale du Racing club, qui reçoit Istres en quarts de finale aller vendredi, avait annoncé en fin de saison dernière qu'elle arrêterait à l'issue de cette campagne 2014-2015, "usée physiquement" par les années vécues au plus haut niveau.
En termes de palmarès, le club azuréen, souverain incontestable de la Ligue A, et sa longiligne capitaine (1,89 m), ne font quasiment qu'un. En près de vingt ans, Ravva a remporté 38 des 39 titres de l'histoire de Cannes c'est-à-dire 18 Championnats nationaux, 18 coupes de France et 2 Ligue des champions.
Un palmarès édifiant pour la volleyeuse d'origine géorgienne, toujours restée fidèle au club azuréen où elle est arrivé en 1995 malgré les sollicitations des grosses écuries européennes. "Elle est hors normes", dit à son propos le passeur international de l'AS Cannes Pierre Pujol, l'un de ses amis, qui espère la voir prendre des responsabilités au sein du volley français à l'issue de sa carrière.
- A Cannes, Ravva est à part -
Son avenir, Ravva, qui n'a pas encore annoncé officiellement sa retraite, le voit à Cannes où elle espère négocier une reconversion. Pourquoi pas dans le domaine du management sportif? "J'ai dû mal à envisager de ne pas continuer à Cannes. J'aimerais beaucoup prolonger cette belle histoire d'amour", souligne l'intéressée.
"Si cela ne se fait pas, ce ne sera pas un drame non plus, relativise la centrale. Cannes, où j'ai ma famille, mes amis, restera toujours mon club de c?ur." A Cannes, Ravva est à part. Son entraîneur Yan Fang, avec lequel elle a connu tous les succès, la considère plus que comme une simple joueuse. "Travailler avec quelqu'un comme elle, il n'y pas mieux pour un entraîneur. Elle est quasiment mon assistante", affirme-t-il.
Le technicien chinois ne désespère pas de persuader son "pilier" de prolonger d'une année supplémentaire en tant que joueuse. "Rien n'est sûr avant d'en avoir définitivement parlé. Mais ce serait quand même difficile de continuer", souligne Ravva, qui dû surmonter des gros pépins physiques pour se maintenir au plus haut niveau.
La saison dernière, c'était une déchirure à un tendon d'achille. Plus récemment l'ancienne internationale géorgienne, puis française, a dû disputer la finale de la Coupe de France en souffrant d'une paralysie faciale, conséquence d'un virus.
Cette finale perdue contre Le Cannet (3-1), la première depuis 2002 pour Cannes en coupe nationale, reste un souvenir amer pour Ravva, en larmes lors de la remise des récompenses. "J'ai tellement gagné avec Cannes que la défaite est toujours encore plus dure. Je joue toujours pour gagner jusqu'au dernier souffle. C'est ce qui m'a permis de durer aussi longtemps", explique-t-elle.
La capitaine azuréenne espère prendre sa revanche en se coiffant d'une énième couronne nationale, avant de peut-être tirer sa révérence. "Notre équipe est bonne mais plus fragile cette saison. On avait déjà connu des passages à vide avant cette finale. Mais c'est aussi une bonne chose car cela nous obligera à nous dépasser", conclut-elle.