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Deux ans avant les JO de Rio de Janeiro, les régates-test organisées dans la baie de Guanabara ont démontré la nécessité pour les autorités brésiliennes de nettoyer les eaux cariocas, plus nauséabondes que cristallines, ont constaté les marins.
Si le cadre de la baie de Rio est sublime, la qualité de l'eau n'est pas encore au rendez-vous et la Fédération internationale de voile (ISAF) s'est déclarée "très préoccupée par la pollution", pour reprendre les termes d'Alastair Fox, le chef des compétitions de l'ISAF.
Même si "cette semaine nous avons constaté une grande amélioration de la qualité de l'eau (NDLR: par rapport à 2013), nous pensons qu'il y a encore beaucoup de travail à faire" et nous devons nous assurer que les autorités cariocas et le Comité d'organisation Rio-2016 "feront tout leur possible pour garantir une baie limpide durant les Jeux", a insisté M. Fox devant la presse: "Il n'est pas possible d'organiser une compétition pour une médaille d'or entre des objets flottants!".
Cadavres d'animaux, tables, chaises, valises: cette semaine de régates jusqu'à samedi -premier des 45 tests pré-olympiques qui seront organisés à Rio pendant deux ans- a parfois offert un spectacle désolant aux plus de 320 marins en lice, venus de quelque 35 pays, pour concourir dans dix catégories olympiques.
- 'Déjà un grand changement' -
La navigation a parfois ressemblé à une course d'obstacles entre déchets de toutes sortes, dans une baie où se déversent chaque jours des dizaines de milliers de litres d'eaux non traitées. Comme cette carcasse de chien rencontrée par le champion olympique australien Nathan Outteridge, dont il a publié la photo sur son compte Twitter.
La Néo-Zélandaise Jo Aleh, victorieuse en 470, a confirmé ne pas être habituée à naviguer dans des eaux si sales, même si la baie lui a déjà paru plus claire qu'en 2013.
"A l'entraînement avant les régates, des déchets se collaient à la coque. Ce qui fait ralentir le bateau, voire le fait chavirer. C'est arrivé par exemple aux filles de notre Nacra qui naviguaient près du pont" (NDLR: qui traverse la baie jusqu'à la ville de Niteroi), a ainsi expliqué la navigatrice à l'AFP.
La jeune femme est cependant optimiste pour les JO de Rio: "Nous avons déjà constaté un grand changement par rapport à l'an dernier et nous avons vu des bateaux ramassant les déchets dans les eaux de la baie. Ils ont encore deux ans, c'est long".
- 'Eco-barrières' -
La pollution de la baie de Rio est souvent aggravée par les pluies, les courants et les marées. Mais un programme a été engagé, visant à nettoyer au moins à 80% les eaux cariocas, avec notamment l'installation d'"éco-barrières" pour bloquer l'entrée des déchets qui dévalent dans la baie et la mobilisation de dix "éco-barges" pour ramasser les ordures qui passeraient au travers de ces filtres.
Rio de Janeiro et les villes voisines traitent actuellement un peu plus de 50% des eaux qui se déversent dans la baie, contre seulement 11% en 2007, selon les chiffres du gouvernement local. D'ici à 2016, l'objectif est de traiter 80% des eaux.
"Nous regrettons que les jeux Olympiques ne soient pas l'occasion de traiter complètement la baie de Guanabara", avait déclaré il y a quelques mois le maire de Rio, Eduardo Paes, assurant cependant que ces eaux ne présentent pas de danger pour la santé des athlètes.
Rodrigo Garcia, directeur des sports de Rio-2016, a estimé que ces régates préolympiques avaient été un "succès", assurant avoir reçu des retours positifs des athlètes et des Fédérations.