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Sanguin qui marche aux coups de gueule et aux coups de coeur, "coach" respecté, Rolland Courbis a tout fait dans le monde du football avant de partir plus à l'Ouest que jamais, à Rennes.
Comme Tintin, mais réécrit par un Pagnol un peu trash. Il déjà exploré plus au Nord -une expérience mitigée à Lens où la greffe méridionale n'avait pas pris-, connu le froid à Vladikavkaz, dans le Caucase, et tâté l'Ouest à Bordeaux, où sa carrière d'entraîneur a vraiment décollé.
Au long de ses voyages, sa réputation sulfureuse lui a souvent recollé aux doigts, comme le sparadrap du capitaine Haddock.
"Parfois, j'aimerais demander: +Est-ce qu'on peut refermer la parenthèse sur certaines choses qu'on me reproche?+", soupirait-il dans Le Monde en 2013. Courbis est aussi connu pour ses deux séjours en prison, pour la caisse noire de Toulon (octobre 1990-janvier 1991) et les comptes de l'Olympique de Marseille (septembre 2009-février 2010). Il s'est même fait tirer dessus à Hyères en 1996, pour s'être trouvé à côté d'un des chefs du gang corse de "La brise de mer".
Comme Tintin, il est aussi célèbre comme reporter, le "Coach Courbis" très populaire sur la radio RMC. Mais il reste surtout un vrai connaisseur de football.
- Doyen de L1 -
Doyen des entraîneurs de Ligue 1 en activité, le Marseillais est "le plus vieux, peut-être pas le moins compétent", racontait-il lors d'un entretien à l'AFP l'été dernier, pendant la préparation de Montpellier, d'où il a démissionné avant Noël, épuisé par sa relation compliquée avec le président Louis Nicollin.
Avec 513 matches, il est le 16e technicien le plus capé de Ligue 1, le troisième en activité juste derrière Claude Puel (10e avec 560 matches) et un de ses prédécesseurs à Rennes, Frédéric Antonetti (15e, 516 m.), qui vient juste de rebondir à Lille.
Mais Puel et Antonetti ont 54 ans tous les deux, Courbis 62. Grâce à son immense expérience, l'aventurier de la L1 n'a pas mis longtemps à entamer un nouvel épisode.
Il a tout connu ou presque dans le football, même une sélection nationale, celle du Niger, une expérience frustrante pour la première participation de ce pays à une Coupe d'Afrique, en 2012.
Joueur, déjà, Courbis n'était pas comme les autres: il fut un des rares Français à tenter à son époque l'expérience lucrative dans un club étranger, à l'Olympiakos Le Pirée (1973-1974). Mais il n'y joua que quatre matches de championnat.
Homme de casino, agent de joueurs informel, ce qui lui valut des ennuis, grande gueule intarissable, Courbis n'a qu'une maigre Coupe d'Algérie et Coupe de l'Union Arabe à son palmarès, remportées avec l'USM Alger en 2013.
- Par amitié -
Il a perdu une finale de Coupe de la Ligue avec Bordeaux (1997) et, en 1999, une finale de Coupe de l'Uefa et un championnat avec l'OM, à la dernière minute de la dernière journée, pour un but controversé encaissé par le Paris SG contre Bordeaux.
Faute de palmarès il a de jolies médailles: le fameux 5-4 remporté par l'OM contre Montpellier qui menait 4-0, une victoire prestigieuse sur le grand Manchester United, la montée avec Montpellier ou le maintien de petits clubs comme Endoume, quartier de Marseille en 3e division, et l'AC Ajaccio en Ligue 1, des endroits qu'il avait rejoint par amitié pour leurs dirigeants.
Tenir deux ans demi sur le banc de l'OM est aussi un exploit. "C'est long, racontait-il, Didier Deschamps qui a bouclé la troisième saison ressemblait sur la fin à son arrière grand père, plus de cheveux, rouge comme une tomate, rétamé."
Courbis lui est inusable. "Je n'ai pas eu une vie monotone, admet-il. Si l'histoire était à refaire, il y a certaines conneries que je ne referais pas".