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© AFP/Andy Buchanan
Le sélectionneur de l'Ecosse Vern Cottter (d) lors d'une séance d'entraînement avec le XV du Chardon à Murrayfield, le 3 février 2017
Il serait bien resté: le très sérieux sélectionneur de l?Écosse Vern Cotter (55 ans) va quitter le XV du Chardon à la fin du Tournoi des six nations, avec regrets puisque son travail porte enfin ses fruits.
"Il va y avoir de la tristesse quand cela va se terminer, parce que j'apprécie ces gars. C'est une bande de bons gars et j'aime ce pays", déclarait l'introverti technicien néo-zélandais fin janvier.
"Stern Vern" ("Vern le Sévère"), comme il est surnommé en Écosse, ne part pas en raison de ses mauvais résultats. Au contraire, l'ancien entraîneur de Clermont a plutôt fait de belles choses avec une équipe au réservoir limité, qui s'est imposée contre l'Irlande samedi (27-22) et doit maintenant confirmer contre la France dimanche au Stade de France.
"Cela a toujours été le marché. La Fédération écossaise a été très claire dès le début. A terme, ils voulaient installer un entraîneur écossais au poste de sélectionneur (...) Est-ce que j'aurais voulu continuer? Oui, probablement, mais c'est comme ça", raconte celui qui prendra les rênes de Montpellier cet été et qui cèdera la sélection à l'ancienne vedette du XV du Chardon et actuel entraîneur de Glasgow, Gregor Townsend.
Sous la férule d'un Néo-Zélandais "assez rude, rustre" et "qui sait piquer au vif pour pousser à donner le meilleur" selon son ancien joueur à Clermont Damien Chouly, le XV écossais a atteint les quarts de finale de la Coupe du monde 2015. Il ne s'y est incliné que d'un point (35-34), contre l'Australie, en raison d'une erreur d'arbitrage dans les derniers instants du match.
Lors du Tournoi suivant, en 2016, l?Écosse a battu la France (29-18) et l'Italie (36-20) mais s'est inclinée de justesse contre l'Angleterre (15-9), le Pays de Galles (27-23), et un peu plus nettement contre l'Irlande (35-25).
-'Respecter la tradition'-
Pour son dernier Tournoi, l'ancien joueur de Rumilly et Lourdes espère faire encore mieux. Et cela a plutôt bien commencé avec une victoire à Murrayfield samedi.
Avantagée par le calendrier avec trois réceptions, l?Écosse pourrait enfin sortir du bois, portée par une tournée automnale encourageante. Selon le capitaine Greig Laidlaw, il s'agirait même de "la meilleure équipe d?Écosse" depuis plusieurs années.
Cotter peut s'en attribuer le crédit: depuis son arrivée en mai 2014, il a lancé 18 nouveaux joueurs dans le grand bain international et surtout redonné vie à "la tradition" écossaise.
"C'est un jeu fait de mouvements avec de nombreux temps de jeu, qui essaie d'essouffler l'adversaire, un peu comme ce qu'il mettait en place à Clermont", analyse Chouly, le troisième ligne des Bleus.
"Il est très exigeant sur le système de jeu: chaque joueur doit être à sa place tout en gardant du rythme et du mouvement. Ce qu'arrive à faire aujourd'hui l'équipe écossaise", ajoute Chouly.
"J'ai voulu respecter la tradition mais également développer une approche innovante, qui favorise l'adaptation aux conditions (de jeu)", expliquait Cotter cet été. "Je suis vraiment content des progrès effectués dans tous les domaines."
Des progrès qui se sont matérialisés samedi à Murrayfield, même si l?Écosse est passée près d'une nouvelle défaite sur le fil. "Avec un point de retard (à 10 minutes de la fin du match, ndlr), j'ai pensé que ce serait la rengaine habituelle. Mais nous avons bataillé et nous sommes revenus dans le match. C'est une grande victoire qui valide tout notre travail", a soufflé Cotter. Impassible.