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Ce sera sa première occasion de combler ses 23 secondes de retard: Nairo Quintana (Movistar), qui a limité les dégâts face à Chris Froome (Sky) dans les Pyrénées, a les yeux rivés sur l'ascension du Mont Ventoux, jeudi.
En 2013 et 2015, Quintana avait cédé le Tour au Britannique en concédant un retard irrattrapable dans les Pyrénées. Cette fois, l'entrée dans le massif alpin se profile mieux.
"Les fois précédentes, j'avais perdu beaucoup plus de temps", a souligné le Colombien lundi en Andorre, lors du premier jour de repos.
"Même si c'est mieux de ne pas perdre, 13 secondes seulement plus la bonification, c'est un motif de satisfaction", a renchéri son manager Eusebio Unzue en référence à la victoire de Froome dans la 8e étape, vendredi à Luchon. "Dans les trois étapes de montagne, Nairo a été à la hauteur des meilleurs, notamment de Froome", se félicite le dirigeant de Movistar.
Pour virer en tête, restent le Ventoux et les Alpes, dans lesquelles Quintana a remporté sa seule étape du Tour. C'était en 2013 au Semnoz, la veille de l'arrivée à Paris. Compte-il encore attendre le dernier moment? "Non! Je préfère qu'il prenne le maillot jaune au Ventoux", rétorque Unzue.
L'occasion est toute trouvée: le Géant de Provence se présente aux coureurs lors de la 12 étape jeudi. "Le Ventoux, c'est un mythe du cyclisme et gagner là-bas, comme l'ont fait les plus grands, ce serait un rêve", sourit le leader de l'équipe espagnole.
- Gare aux chronos -
Que son rêve se réalise ou non, le retour à la réalité se fera dès le lendemain, avec un contre-la-montre en Ardèche où le Britannique partira favori. "C'est là que j'ai le plus de faiblesses face à lui", reconnaît le Sud-Américain.
"Si l'historique de Froome nous apprend quelque chose, c'est bien qu'il est un spécialiste du contre-la-montre, en plaine ou en montagne. Nous savons que c'est un jour qui lui est favorable", enquille Unzue, même si son protégé "a fait de bons chronos" récemment et "continue de progresser dans cette discipline".
Ensuite, ce sera l'explication finale dans les Alpes du nord. Quintana part très confiant: "Froome est assez fort, et son équipe aussi, mais je suis meilleur que les autres années, la différence se voit."
Dans cette guerre tactique, Movistar ne veut pas se départir de sa prudence affichée dans les Pyrénées. "Avancer petit à petit pour voir comment sont les adversaires et entrevoir une possibilité d'attaque", assume Quintana. Son manager défend cette vision attentiste de la course: "Il n'y a pas de prix du meilleur attaquant."
- 'Les jours sont comptés' -
Pour déborder l'armada Sky, un homme pourra aider Quintana plus que les autres: son coéquipier Alejandro Valverde, qui a renoncé à ses ambitions personnelles pour porter le Colombien au sommet. Mais ils ont peut-être perdu un autre allié, Alberto Contador, qui a abandonné samedi. "Avoir un rival de plus, c'est toujours bon", regrette Quintana.
Dans ce jeu d'attaque-défense, Quintana devra être plus vigilant face à Froome l'opportuniste, qui a pris ses 23 secondes d'avance en le semant à toute allure dans la descente du col de Peyresourde. "Il a profité de ma négligence, j'ai pris un bidon, et c'est ainsi qu'on perd des secondes", reconnaît le Colombien.
"Ce fut une erreur de notre part, celle de ne pas avoir été plus en avant de lui", analyse Unzue. "Nous ne pensions pas que cela se produirait. C'était prendre tellement de risques pour quelques secondes que nous ne l'avions pas envisagé".
Il ne faudra pas qu'il y en ait d'autres, car de l'aveu même du manager espagnol, "les jours sont comptés".