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D'un côté, une équipe taillée pour la montagne autour d'un coureur qui vise le podium à Paris; de l'autre, une formation qui a tout misé sur un sprinteur: difficile de trouver plus opposé que la FDJ et Direct Energie à l'entame des Pyrénées.
La FDJ arrive dans le Sud-Ouest sereine, après s'être montrée très discrète lors de la première semaine, celle de la plaine. Elle n'avait de toutes façons aucune ambition dans les étapes plates.
"On a pas de sprinteur cette année. L'équipe qu'on a faite est essentiellement tournée autour de Thibaut Pinot, elle est totalement à son service", explique l'entraîneur en chef Frédéric Grappe.
Une stratégie assumée, tirée de l'expérience des Tours précédents. "On a eu d'autres années où on faisait un peu un mixte entre le sprint et Thibaut. Ce n'était pas simple à gérer. Aujourd'hui, si vous voulez jouer les premiers rôles au général, vous ne pouvez pas jouer sur les deux tableaux".
Les huit coéquipiers du Franc-Comtois ne sont pas tous des experts de la pente pour autant. "Ce n'est pas William Bonnet qui va l'emmener en haut des cols, précise Grappe. Mais chaque coureur a une tâche à accomplir du début à l'arrivée".
D'où l'intérêt d'avoir préservé les troupes dans la première semaine. "On attaque la montagne assez tôt sur des organismes plutôt frais. Il a fait frais les premiers jours. Il y a eu aussi moins de fatigue nerveuse que l'an dernier. Hier (mercredi, lors de l'étape de moyenne montagne dans le Cantal), il se sont testés".
Ce ne sont pas les cols qui se profilent en fin de semaine qui inquiètent la formation des frères Madiot. "On connaît relativement bien les Pyrénées, détaille Grappe. Ce qui va être compliqué dans les Pyrénées, c'est les arrivées en descente, car les protagonistes ont du mal à se départager dans les montées. J'espère qu'il n'y aura pas d'orage. Il peut y avoir des chutes, ça peut être grave."
Tous les favoris savent, surtout depuis le coup d'éclat de Chris Froome l'an passé à La Pierre-Saint-Martin, que la chaîne franco-espagnole est un tournant.
"Les Pyrénées, ça va éliminer et poser le classement. En fonction des Pyrénées, il va se passer une autre course derrière. Il peut y avoir un protagoniste un peu derrière capable de remonter, auquel cas il va falloir qu'il attaque dans les Alpes. Cela va déterminer ce qui se passera dans les Alpes", analyse Grappe.
- 'Zéro plaisir' -
Direct Energie n'a pas à se casser la tête sur la stratégie à adopter. La sienne est simple: survivre aux Pyrénées pour donner à Bryan Coquard une occasion de remporter un sprint plus tard.
"On a une équipe de sprinteurs, on n'a pas accès au général du tout, écarte d'emblée le manager Jean-René Bernaudeau. On a travaillé sur Bryan Coquard, sur les arrivées de Limoges, Montauban... Le travail, on l'a accentué sur les étapes de plat".
Dans ces conditions, l'équation pyrénéenne est simple: "S'accrocher le plus longtemps possible, trouver un bon groupe et regarder la montre pour les délais", explique le Vendéen.
Ceux qui termineront au-delà d'une demi-heure après le vainqueur d'étape risquent en effet l'élimination. "C'est une gestion du temps, poursuit Bernaudeau. Il y a des spécialistes du délai dans le peloton; ils montent les côtes groupés et ils roulent vite sur le plat pour arriver dans les délais. On connaît ces spécialistes", sourit-il, confiant.
Un de ses protégés l'est nettement moins: pour Adrien Petit, la montagne, c'est "zéro plaisir". L'Arrageois, qui garde notamment un très mauvais souvenir du Tourmalet, ne se fait pas d'illusions. "On ne va pas gagner là-bas", dit-il en désignant le sud. "Ce n'est déjà pas facile à la base. Si, en plus, il fait chaud..."
"C'est plus dur mentalement et physiquement, explique l'ancien coureur de Cofidis. Les mecs de plus de 80 kg qui sont dans le même registre que moi, ils ont du mal. On s'en sort avec des descentes rapides et on a hâte que l'étape se termine".