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© AFP/BORIS HORVAT
L'ouvreur Anthony Belleau (c) frappe le drop qui envoie Toulon en finale du Top 14 au détriment de La Rochelle, au Vélodrome, le 26 mai 2017
Veni, vidi, vici. Les vieux généraux de Toulon Matt Giteau, Drew Mitchell ou Juanne Smith peuvent partir couverts de gloire sur un nouveau titre de champion de France, dimanche prochain, après s'être qualifiés pour la finale à l'expérience.
"L'état d'esprit de l'équipe est énorme", lance admiratif l'entraîneur Richard Cockerill après la demi-finale arrachée à La Rochelle (18-15) d'un drop d'Anthony Belleau après la sirène, où le mental de ses joueurs a tout renversé.
Son pilier Florian Fresia parle lui des "mecs qui ont joué des centaines de finales, des Coupes du monde et tout ça... Ca joue en notre faveur."
L'expérience des anciens, le patron du groupe en tête, le désormais entraîneur-joueur Matt Giteau, a permis qu'il n'y ait "pas de pression de toute la semaine" ajoute-t-il.
Et celle d'avant, conclue également au mental par un renversement de situation, en infériorité numérique en barrages contre Castres (26-22), "c'était pareil" poursuit Fresia. "Les mecs étaient concentrés, ils savent ce qu'ils ont à faire, il n'y a pas de chichi".
"Ce n'est pas moi, ce sont les joueurs", assure le coach anglais. Il souligne la performance de son groupe, mené 15 à 6 à une demi-heure de la fin et ce carton rouge adressé au Rochelais Pierre Aguillon, en rappelant: "On a beaucoup de blessés, mais c'est Toulon, c'est fort."
- Les 'usurpateurs' -
Avec ces grognards-là, "Cockers" a gagné ses six matches depuis qu'il a pris la direction de l'équipe après la mise à l'écart de Mike Ford début avril.
L'Anglais, parfait chef de meute, ne restera pas, laissant la place à Fabien Galthié, mais il peut boucler sa mission sur un Bouclier de Brennus.
"Au prochain match, t'es viré", lui a soufflé en pleine interview en zone mixte son président, Mourad Boudjellal, plus taquin que jamais dans l'euphorie d'une victoire qui met en valeur le sens de la compétition de ses joueurs.
"On se sent un peu comme des usurpateurs, ajoute le patron du RCT, parce qu'on est 4e (de la saison régulière), on n'a pas fait une belle saison".
Mais son effectif a traversé toutes les tempêtes, notamment celles qu'il a déclenchées lui-même en jouant au chamboule-tout avec son staff.
Même hommage au collectif chez Guilhem Guirado. "On a été beaucoup décriés cette saison, mais je tiens à féliciter l'état d'esprit du groupe", abonde-t-il, rappelant que l'équipe au muguet va disputer sa cinquième finale de Top 14 en six ans, pour une seule victoire (en 2014). Sur la même période, elle a aussi gagné trois finales de Coupe d'Europe sur trois (2013 à 2015).
Des cadres comme Bakkies Botha, Carl Hayman ou Jonny Wilkinson sont partis, d'autres vont faire leurs adieux, mais "l'état d'esprit et la force collective" sont toujours là, insiste le talonneur.
Ils "nous ont permis de nous accrocher" contre le Stade Rochelais. "Sur ces grands matches on voit les joueurs sortir", dit encore le capitaine du XV de France.
- 'Grâce aux anciens' -
Cockerill a peut-être perdu un nouveau cadre, Romain Taofifenua, sorti blessé, et sera bien privé de Leigh Halfpenny, en tournée avec les Lions britanniques et irlandais. Mais il espère récupérer d'autres généraux, peut-être même Ma'a Nonu, absent à Marseille pour raisons familiales, alors que l'infirmerie pourrait se désemplir de Bryan Habana ou François Trinh-Duc.
Et si l'ouvreur n'est pas là, Toulon peut compter sur Belleau, que Boudjellal a baptisé "Jonny Belleau" pour son drop à la Wilkinson. D'ailleurs le numéro 10 de 21 ans souligne aussi le rôle des grognards.
Lui héros de la soirée pour sa troisième titularisation chez les pros? "C'est surtout grâce aux anciens, les grands joueurs ont vécu des grands matches les saisons précédentes", répond-t-il.
Reste une dernière chose: quand on joue avec de vieux soldats, il faut soigner la "récup".
"Après avoir joué à une semaine d'intervalle des matches assez copieux au niveau de l'engagement et des contacts, le corps a besoin de récupérer", met en garde Guirado. Pour offrir un tour d'honneur aux grognards au Stade de France.