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© AFP/Pierre Andrieu
Le 3e ligne du Stade Français Sergio Parisse (c) lors d'un match de Top 14 contre Montpellier, le 27 septembre 2013 au stade Jean Bouin
Avec le Stade Français leader du Top 14 qu'il reçoit samedi en clôture de la 9e journée (20h40), le Stade toulousain retrouve le parfum des "clasicos" qui opposaient les deux équipes phares de la précédente décennie.
Les deux clubs, joueurs l'un comme l'autre quoique de culture diamétralement opposées, dominaient à l'époque l'Hexagone.
"J'ai un peu grandi avec ces grandes rencontres capitale-Capitole", se souvient Maxime Médard pour qui le club parisien présente "un nouveau visage" en ce début de saison, qu'il domine avec trois points d'avance sur son dauphin Clermont.
Les Parisiens semblent sublimés par un stade Jean-Bouin flambant neuf, qui donne à l'équipe "une responsabilité supplémentaire par rapport aux spectateurs", et "un joli rugby" prôné par son directeur sportif, Gonzalo Quesada, constate l'arrière toulousain Clément Poitrenaud.
Habitué aux clasicos de l'âge d'or, il se délecte à l'idée de cette confrontation.
Mais "c'est forcément différent de l'époque où ils étaient nos meilleurs ennemis", ajoute-t-il. "La plupart des anciens ont arrêté leur carrière ou sont partis. Le président, emblématique (ndlr: Max Guazzini), a lui aussi changé".
Sur le plan comptable, les confrontations sont souvent très équilibrées, comme en témoignent les statistiques du Top 14 et de la Coupe d'Europe.
Dans les dix dernières années, en demi-finale ou finale, les Parisiens ont pris l'ascendant à quatre reprises, dont une finale de Championnat (2003) quand les hommes de Novès se sont imposés trois fois, parmi lesquelles une finale de H Cup (2005).
Champion de France en 2003, 2004 et 2007, le Stade Français a passé le flambeau au club toulousain (2008, 2011, 2012), avant d'enchaîner cinq années difficiles sans atteindre la phase finale.
"Cela fait quelques années qu'ils avaient un peu de mal à trouver de la réussite en championnat", note Médard, "heureux" du retour au premier plan des équipiers de Sergio Parisse.
Car revoilà désormais des Parisiens plus fringants que jamais, même si la position de leader que leur vaut leur excellent début de saison reste "anecdotique" pour Jean-François Dubois, l'entraîneur des trois-quarts parisiens.
Des Parisiens forts à l'extérieur
Les hommes du président Thomas Savare viendront dans la ville rose l'esprit libéré, sans obligation impérieuse de gagner mais avec l'esprit dégagé, puisqu'ils débuteront la semaine prochaine le Challenge européen face aux Portugais de Lusitanos, à priori un peu tendres.
S'ils auront sans doute à coeur d'imposer leur suprématie, ne serait-ce que par fidélité au "clasico", Quesada admet pour autant "un peu de fatigue" de ses joueurs qu'ils ne jugent "pas très sereins" à l'idée d'affronter Toulouse.
"L'ensemble du rugby sait que notre place actuelle est temporaire et qu'il faudra toujours qu'on se bagarre pour être dans les six", déclare le technicien parisien.
Une prudence qui tranche avec les résultats splendides de ces premières semaines.
© AFP/Pascal Pavani
L'ailier de Toulouse Maxime Médard face à Bayonne, le 24 août 2013 au stade Ernest Wallon
Invaincu à domicile, le Stade Français est la seule équipe à s'être imposée deux fois (à Perpignan et Oyonnax) à l'extérieur (en quatre matches).
A l'inverse, les Toulousains sont demeurés incapables de gagner hors de leurs terres, où ils restent en revanche sur un sans-faute avec quatre succès bonifiés.
Quesada sait donc à quoi s'attendre. Mais savoure les propos élogieux tenus dans la semaine par le manageur toulousain Guy Novès.
Pragmatique et peu sensible à la mythologie du clasico, ce dernier estime que les Toulousains devront se mettre "dans une autre dimension mentale, physique et technique pour être à la hauteur et ne pas être ridicule face à une équipe qui (lui) a fait forte impression".
Face à une "équipe en confiance, qui joue sans retenue avec un style de jeu débridé" selon l'entraîneur William Servat, les Toulousains veulent retrouver du plaisir.
"On va essayer de copier le Stade Français", s'amuse Novès.