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© AFP/PHILIPPE HUGUEN
Le trois quarts centre de Clermont Damien Penaud (d) à la lutte avec celui du Racing 92 Casey Laulala, le 25 mars 2017
Il flotte un parfum de transition sur Marseille. Samedi, en demi-finale du Top 14 face au Racing 92, le jeune Damian Penaud sera titulaire au centre de Clermont à la place de l'ancien Aurélien Rougerie, de seize ans son aîné.
La relation entre l'icône de 36 ans, dont la moitié passé au sein du groupe professionnel clermontois, et son successeur âgé de 20 ans, s'est révélée au grand jour le 18 février, où ils ont été alignés contre Bayonne (46-27) côté à côte en l'absence des internationaux français.
Lancé à toute vitesse dans un intervalle, Penaud file à l'essai mais opte pour une passe à Rougerie alors qu'il pouvait aplatir.
"Je préfère effectuer le travail et faire marquer les autres, faire marquer un grand joueur comme lui, c'est du respect", déclare alors l'ex-international de moins de 20 ans.
Penaud se nourrit des conseils de Rougerie, mais pas seulement. "Oui il l'a aidé, on l'a suffisamment dit à droite et à gauche, mais comme d'autres. Aujourd'hui, tout le monde est capable de parler à Damian et de lui apporter quelque chose, les détails qui font que tu gagnes les matches couperets et construit une carrière" a ainsi déclaré vendredi le directeur sportif clermontois Franck Azéma.
"Il est à l'écoute et a suffisamment mûri par rapport à ça" a-t-il ajouté.
"Il est arrivé un peu sur la pointe des pieds mais a vite montré l'étendue de son talent" a embrayé Damien Chouly.
Avec un poil de nonchalance, ajoute le capitaine, mais de la détermination: "Il peut paraître un peu désintéressé, il est encore jeune. Mais il sait ce qu'il veut, où aller, et se concentrer quand il le faut. C'est sa façon à lui, je pense, de se préparer au quotidien."
Lancé chez les professionnels en avril 2016, Penaud a en effet ces derniers mois franchement fait son trou en équipe première, à la faveur de la blessure de Wesley Fofana, mais aussi grâce à ses progrès.
- 'Pas d'usure physique et mentale' -
Passé dans la hiérarchie devant l'ancien all black Benson Stanley, il compte ainsi dix-huit matches cette saison, dont douze comme titulaire, une progression assez fulgurante à l'image de ses courses sur le terrain, récompensée par la signature en décembre d'un premier contrat pro, jusqu'en 2020.
Surtout, le fils de l'ancien ouvreur international Alain Penaud, qui reste très discret vis-à-vis de son rejeton, a pointé son nez dans les rencontres qui comptent. Celles de la phase finale de Coupe d'Europe, au cours desquelles il a systématiquement remplacé Rougerie, scellant notamment d'un essai la victoire en quarts face à Toulon (29-9). Et donc la demi-finale de samedi.
Et son interception à la dernière minute contre le Leinster, en demi-finale, a mis son équipe à l'abri d'un contre qui aurait pu être fatal (27-22).
"Il porte bien le ballon, a beaucoup de fraîcheur, car il est neuf dans le rugby. Il n'a pas d'usure physique et mentale, et la chance d'évoluer bon collectif" a souligné Azéma, quand Chouly a loué ses "qualités athlétiques, d'appuis et de vitesse, et (son) sens du jeu très développé".
Si Penaud (1,88 m pour 95 kg) a fait parler ses jambes, Rougerie a lui utilisé son expérience au cours de ce match en signalant une faute d'un joueur du Leinster à l'arbitre, qui a dès lors annulé l'essai irlandais au bout de l'action.
L'ancien international (76 sél.) avait alors été remplacé par le jeune loup. Les rôles pourraient être inversés samedi.