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© AFP/Jean-Sebastien Evrard
L'ouvreur de Castres Rémi Talès (c) lors de la demi-finale du Top 14 contre Clermont, le 25 mai 2013 à Nantes
"Il y a quelques années, j'étais en Pro D2, je regardais la phase finale et j'avais envie d'y être": samedi, l'ouvreur Rémi Talès va réaliser son rêve et mènera Castres contre Toulon en finale du Top 14, récompense d'une patiente progression jusqu'au plus haut niveau.
Un deuxième rêve suivra dès le lendemain avec son départ avec le XV de France pour la tournée en Nouvelle-Zélande.
A 29 ans, le Montois d'origine savoure son bonheur mais préfère rester mesuré avant cette finale historique, la première du club depuis 1995. "Il reste une étape à franchir, il faut donc garder la tête froide avant la finale", souligne-t-il.
Pourtant, son plaisir est à la mesure de sa déception d'avoir manqué la phase finale l'an dernier. "J'étais en tribunes au moment des demi-finales à Toulouse (défaite 15-24 contre le Stade toulousain, ndlr)", se rappelle-t-il.
Touché en Coupe d'Europe en décembre, il avait été contraint à se faire opérer du ligament antérieur du genou gauche et avait vu sa saison terminée après avoir enchaîné les 15 premiers matches (dont 11 comme titulaire) du CO en Top 14 et Coupe d'Europe. Pierre Bernard l'avait suppléé jusqu'à la demi-finale.
Cette saison, Talès a retrouvé sa place et disputé 23 des 28 matches de son équipe en Top 14, sans oublier trois rencontres de Coupe d'Europe. Une sacrée revanche pour l'ancien joueur de La Rochelle, où il s'est aguerri durant cinq saisons (2006-2011) en Pro D2 puis en Top 14.
Symbole de sa maturité et de son poids dans le jeu et dan le groupe pour seulement sa deuxième saison à Castres, il a été promu capitaine pour le barrage contre Montpellier, puis reconduit en demie contre Clermont et le sera à nouveau samedi au Stade de France.
Face à Wilkinson, puis Carter
"En début de saison, les coaches avaient désigné un capitaine (Mathias Rolland) et trois leaders. Mais comme pour la demi-finale, il n'y avait pas de leader, j'ai été choisi", raconte le joueur qui s'est bien promis qu'en cas de victoire samedi soir, c'est bien Rolland qui brandirait le Bouclier de Brennus.
Au fil de la saison, il a pris une place prépondérante dans le système du duo Travers-Labit. Avec, outre sa faculté à franchir le premier rideau, de solides qualités de défenseur (1,86 m, 91 kg) et son coup de pied puissant, une précision dans les drops qui a parfois permis au CO de se sortir de situations délicates.
"Vous rendez-vous compte ? En trois jours, il va faire face à Wilkinson, partir pour la Nouvelle-Zélande et avoir la chance de jouer contre Carter (l'ouvreur des All Blacks, ndlr)", souligne l'entraîneur des trois-quarts Laurent Labit.
Il sait qu'il pourra s'appuyer sur son partenaire de la charnière avec Rory Kockott, le demi de mêlée sud-africain qui a la charge de buter (363 points cette saison en Top 14), pour tenir tête à "la référence" Jonny Wilkinson. "Même si parfois on s'engueule un peu, Rory est un homme de caractère, il faut lui tenir tête", sourit Talès qui voit en son demi de mêlée "un super-gagneur qui tire le groupe vers le haut par son travail et son exigence".
Samedi, "on va essayer de trouver une faille dans cette équipe toulonnaise", assure-t-il, en admettant que "ce n'est certainement pas le meilleur moment de les prendre quand on voit leur finale de Coupe d'Europe et leur demi-finale contre Toulouse". Derrière un pack solide, lui et Kockott ont la clé pour ouvrir les portes du "plus grand bonheur" de sa carrière.