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© AFP/REMY GABALDA
La direction du Stade Toulousain, de g à dr: Jean-René Bouscatel (président), Jean Bouilhou, l'entraîneur Hugo Mola et William Servat (en charge des avants),, le 29 avril 2017 à Castres
Vestiaire qui craque, lutte pour la présidence, staff remis en cause: la saison n'est pas encore finie que la crise a déjà éclaté au grand jour au Stade Toulousain, absent des phases finales de Top14 pour la première fois depuis 41 ans.
Selon Infosport+, Jean-Baptiste Elissalde sera la première victime de cette saison à oublier. La direction du club lui aurait annoncé qu'il ne serait plus l'entraîneur des trois-quarts la saison prochaine, a affirmé la chaîne sportive de Canal+, diffuseur du Top 14. Contacté par l'AFP, le président Jean-René Bouscatel a reconnu qu'une "discussion (était) en cours sur sa fonction" mais qu'il n'y avait "pas encore de décision".
Egalement joint par l'AFP, le directeur sportif Fabien Pelous s'est quant à lui refusé à tout commentaire.
Une journée avant la fin, l'élimination des Rouge et Noir de la course aux barrages est devenue officielle samedi avec la correction subie à Castres (7-52). Et le club le plus titré du rugby français (19 Brennus, 4 Coupes d'Europe) est assuré de terminer à une humiliante place de premier non-relégué (12e).
Samedi face à Bayonne (20h45), il ne s'agira donc plus que de célébrer le départ des trentenaires historiques qui ont soulevé le dernier Brennus en 2012: Thierry Dusautoir, Patricio Albacete, Gurthrö Steenkamp, Census Johnston, Grégory Lamboley, Luke McAlister. Mais pas sûr que l'ambiance soit à la fête...
- Mola "n'avait pas les épaules" -
"Il est temps que ça se finisse pour qu'on se pose les bonnes questions et qu'on trouve des réponses à pourquoi on a fait une saison pourrie", lançait samedi, la mine déconfite, l'arrière Maxime Médard.
Pour les joueurs, une partie de la réponse semble se trouver du côté de l'entraîneur principal Ugo Mola. Arrivé il y a deux ans à la tête du Stade Toulousain sans le moindre titre sur son CV de coach, il semble avoir manqué de poigne pour reprendre avec succès les rênes d'un club rendu orphelin par le départ de son manager Guy Novès, devenu sélectionneur du XV de France fin 2015.
"Le costume était peut-être trop grand pour lui. Il n'avait pas les épaules pour reprendre un groupe comme ça", a accusé mardi dans L'Equipe le deuxième ligne Patricio Albacete.
"Il dit que ce n'est pas lui qui a choisi le staff, pas lui qui a recruté les joueurs. C'est trop facile. Les excuses, c'est pour les faibles. C'est une phrase qu'il nous répète souvent. Moi, je suis complètement d'accord. Mais dans sa bouche, c'est contradictoire, car il ne l'utilise pas pour lui", a ajouté l'Argentin, qui n'est autre que l'un des meilleurs amis du capitaine emblématique Thierry Dusautoir.
Sous contrat jusqu'à la fin de la saison prochaine, comme l'ensemble du staff, Mola paiera-t-il cet été comme Elissalde cette saison cauchemar? "J'ai plutôt tendance à m'accrocher quand ça craint", confiait-il il y a deux semaines, avant d'être conforté par Pelous et Bouscatel.
- Lutte au sommet -
Mais Bouscatel ne sera plus là en juillet. Et la grande question est de savoir ce que fera le prochain président.... Et à cet étage-là aussi, ça ferraille.
Président depuis près de 25 ans, Bouscatel, 71 ans, a refusé de préparer une succession bien ordonnée en maintenant longtemps son intention de continuer. S'il a fini par adouber l'ancien troisième ligne aile et patron de la régie publicitaire du club "A la Une", Didier Lacroix, son dauphin va devoir maintenant affronter le président du conseil de surveillance Hervé Lecomte.
Mais au-delà de la renaissance sportive, qui pourra s'appuyer sur un recrutement assez ambitieux sur le papier (Dupont, Holmes, Faumuina...), le nouvel homme fort du Stade aura un dossier encore plus urgent à régler: les comptes dans le rouge. Et il manquerait plusieurs millions d'euros au club, privé la saison prochaine de la manne financière de la Coupe d'Europe, pour ne pas subir les foudres de la DNACG, le gendarme financier du rugby français. Une situation qui pourrait même le pousser à revoir un modèle économique qui a longtemps été la clé de son succès.