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© AFP/GAIZKA IROZ
Les Montpelliérains Fulgence Ouedraogo et Benjamin Fall saluent la victoire de leur équipe à Bayonne, le 17 septembre 2016
Rotation de l'effectif, confiance accrue envers les joueurs français, cible principale du recrutement: jusque-là rétif au changement, le manager sud-africain de Montpellier Jake White semble tirer depuis cet été les leçons du passé et anticiper sur les nouvelles règles à venir.
Six changements d'un match à l'autre lors des trois dernières journée avant la réception de Brive dimanche, des titulaires habituels comme Fulgence Ouedraogo, Benoît Paillaugue, Benjamin Fall ou François Steyn laissés sur le banc samedi dernier à Bayonne (21-9)...
Ce qui est une habitude chez la plupart des clubs de Top 14 est une nouveauté à Montpellier: auparavant adepte de la stabilité, White a changé son fusil d'épaule après une fin de saison dernière où son équipe, à bout de forces et d'idées après n'avoir quasiment pas tourné, s'était écroulée en demi-finales face à Toulon (18-27).
Si White ne veut pas commettre les mêmes erreurs que lors du dernier exercice, cette nouvelle politique s'explique aussi par sa plus grande confiance envers l'effectif: "J'ai débuté en décembre 2014 avec un groupe qui n'était pas le mien. Aujourd'hui, j'ai plus confiance dans ce groupe que j'ai choisi à 80%", explique-t-il ainsi.
Le sélectionneur des Springboks champions du monde en 2007, après avoir eu besoin de résultats pour asseoir son pouvoir, donner du crédit à sa méthode et tourner la page Fabien Galthié, peut désormais s'aventurer vers un nouveau style de jeu, en gestation, et une autre gestion du groupe.
"On avait déjà un groupe l'an passé, mais les coaches ont fait leur choix. Cette saison, ils ont changé leur fusil d'épaule, avec plus de rotations. C'est une très bonne chose d'autant que cela marche (Montpellier est 3e, NDLR)", éclaire Kélian Galletier, troisième ligne d'une équipe qui devra également concilier l'exigence du championnat avec la Coupe d'Europe.
"Pour l'instant, on intègre tous les joueurs de l'effectif pour tenir les onze mois de compétition avant que ne se dégage probablement une équipe de titulaires", ajoute-t-il.
- 'Anticiper la nouvelle règle' -
Titulaire à trois reprises cette saison, Galletier, désormais l'un des vice-capitaine, incarne la place accrue donnée depuis le début de l'été aux joueurs français. Alors qu'ils avaient un rôle marginal l'an passé à l'exception de Ouedraogo, Paillaugue et Fall, ils étaient par exemple neuf dans le XV de départ à Bayonne...
Même s'il n'est pas certain, comme l'évoque Galletier, que les joueurs français jouent autant lors des matches couperets, le MHR recrute davantage tricolore depuis cet été, ayant sans doute anticipé le durcissement, à compter de la saison prochaine, de la règle des JIFF (Joueurs issus des filières de formation).
Sont ainsi arrivés à l'intersaison, aux côtés des stars étrangères Nemani Nadolo ou Joe Tomane, les piliers Antoine Guillamon ou Grégory Fichten, ou encore les trois-quarts Joffrey Michel, Vincent Martin et Alexandre Dumoulin.
"J'ai en effet demandé l'arrivée de ces joueurs-là: Guillamon, Fichten..." indique White. "Avec l'évolution de la réglementation (retrait de points à venir en cas de non respect d'une moyenne de JIFF par feuille de match, NDLR), Montpellier n'était pas forcément dans les clous. Il a donc besoin d'anticiper la nouvelle règle", précise Galletier.
Et ce n'est pas fini: le manager sportif héraultais Abdelatif Benazzi a confirmé vendredi sur lequipe.fr l'arrivée la saison prochaine du troisième ligne international français de Toulouse Yacouba Camara, ajoutant: "Une chose est sûre, on ne va plus recruter des joueurs non JIFF."