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© AFP/PASCAL GUYOT
L'entraîneur du LOU Pierre Mignoni donne des instructions lors de l'échauffement avant le match face à Montpellier, le 12 novembre 2016 à Montpellier
Longtemps dévolu au ballon rond et à l'Olympique lyonnais, le stade de Gerland, réaménagé, accueille désormais le LOU Rugby. "Un changement nécessaire, fondamental pour l'évolution du club" qui y reçoit le Racing 92 samedi (20h45), estime Pierre Mignoni.
Le but du déménagement ? "Continuer à grandir et aller le plus loin possible", avait confié l'entraîneur, fin décembre, à l'heure du dernier match au Matmut Stadium de Vénissieux. En évoquant le "très bel exemple" de l'Union Bordeaux-Bègles, qui a repris l'ancien écrin des Girondins - le stade Chaban-Delmas.
Depuis cinq ans, le Lyon olympique universitaire évoluait dans le premier stade de France dédié au rugby et financé via le "naming". Un équipement modulaire et provisoire construit en 2011 par son actionnaire principal, le groupe GL Events dirigé par Olivier Ginon.
C'était lors de la première accession du vieux club lyonnais (120 ans) en élite dont il est déjà redescendu deux fois depuis. Cette saison, Lyon, actuel 12e du Top 14, doit encore assurer son maintien.
Mais pour le président du LOU, Yann Roubert, redescendre n'est pas une option : "Gerland n'est pas un stade de Pro D2 mais un équipement qui doit nous permettre de trouver les moyens de notre développement". En clair : avoir des ressources financières équivalentes à celles des meilleurs clubs français. Le budget actuel lyonnais est de 23 à 25 millions d'euros.
- Difficile d'oublier Gerland -
Ginon, entrepreneur lyonnais dont la société est numéro un mondial de l'événementiel, est arrivé progressivement au chevet du club, en 2007, pour favoriser son développement par l'entremise du sénateur-maire de Lyon, Gérard Collomb.
L'objectif de l'élu était que l'équipe, alors en ProD2, réside à Gerland une fois l'Olympique lyonnais parti. C'est le cas depuis un an avec le Parc OL à Décines-Charpieu. L'enceinte a repris le nom de Matmut Stadium mais il sera difficile aux Lyonnais de l'appeler autrement que Gerland, du nom du quartier où il est implanté dans le 7e arrondissement.
Et ce malgré un contrat de naming renouvelé à hauteur de 20 millions d'euros sur dix ans, signé par la société d'assurance avec accompagnement maillot, contre un million annuel à Vénissieux. La Matmut va en outre regrouper ses activités lyonnaises sur le site qui deviendra un lieu de vie quotidienne.
Le LOU, dont toutes les composantes seront aussi rassemblées dans un rayon de 500 mètres, a des droits à construire, sur une surface de 20.000 à 30.000 m2, pour des activités connexes (brasserie, boutiques, espaces de réception, pour des séminaires d'entreprise par exemple).
Le stade sera également tourné vers l'événementiel, avec cinq spectacles annuels maximum. C'est une des concessions accordées par la Métropole au président de l'OL, Jean-Michel Aulas, qui voyait d'un mauvais oeil la concurrence faite au Parc OL dont le modèle économique est similaire.
- Capacité réduite -
Financièrement, le LOU a signé un bail emphytéotique de 60 ans durant lesquels il prendra en charge pour 66 millions d'euros de travaux d'aménagements.
La redevance annuelle fixe pour Gerland est de 300.000 euros, plus une part variable en fonction du chiffre d'affaires tiré des activités extrasportives et du naming. L'OL réglait 800.000 euros mais n'avait pas en charge l'entretien, la maintenance et la sécurité.
Une compensation financière de 9,6 millions d'euros sera payée par les collectivités sur les investissements non amortis effectués à Vénissieux.
L'enceinte de Gerland, bâtie entre 1913 et 1926 et dont une partie est classée monument historique, aura une capacité de 25.000 places contre 41.000 pour le football.
Les tribunes latérales, en travaux de mai à août prochains, pourront accueillir 6.000 personnes contre 9.000 auparavant dans un meilleur confort, et seront rapprochées du terrain. Les virages sont bâchés du nom du sponsor mais seront ouverts pour les grandes affiches.
Dix-sept mille spectateurs ont déjà assisté au match inaugural, sans enjeu, de Challenge européen entre Lyon et Grenoble samedi (57-13).