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© AFP/Thierry Zoccolan
Les supporters de Clermont réunis pour suivre la finale de Coupe d'Europe contre les Saracens, le 13 mai 2017 à Clermont-Ferrand
Chasser les fantômes. Samedi face au Racing 92, en demi-finale du Top 14, Clermont devra effacer deux échecs d'un coup: celui, tout frais, en finale de Coupe d'Europe, et l'autre, encore douloureux, de la demi-finale 2016 perdue contre les Franciliens.
"C'est frustrant de se dire que le Racing peut être champion de France sur une erreur d'arbitrage." Un an plus tard, la phrase prononcée par Franck Azéma après la défaite au bout du suspense (33-34 après prolongation) à Rennes prend une résonance particulière, à l'heure des retrouvailles.
Les Clermontois en ont terriblement voulu à l'arbitrage, notamment en raison d'un essai refusé à Wesley Fofana et d'un autre inversement accordé à Juan Imhoff. Le président Eric de Cromières avait publié une lettre ouverte aux dirigeants du rugby français, ce qui avait provoqué la colère de son homologue du Racing Jacky Lorenzetti, qui ne s'était pas privé de répliquer.
Onze mois plus tard, c'est la même affiche qui sera au menu de la seconde demi-finale à Marseille. La revanche ? Très peu pour eux.
"Si on commence à dire que c'est une revanche? je ne pense pas du tout", a estimé le pilier Raphaël Chaume. "De l'eau a coulé sous les ponts. On était plus embêtés par rapport à l'arbitrage que par rapport à cette équipe. Je n'aime pas revenir en arrière, c'est là où tu fais des erreurs", a ajouté le Provençal, qui sera comme chez lui au Vélodrome.
- Se servir des Saracens -
"Non, franchement", a abondé Azéma. "L'année dernière, je m'étais exprimé sur l'arbitrage, pas sur le Racing? On s'est focalisé sur le plaisir de jouer une demi-finale à Marseille, sur l'opportunité de monter à Paris en finale, c'est à ça qu'on se tient", a assuré l'entraîneur.
Avant d'ajouter: "et comment s'améliorer par rapport à ce qu'on a pu faire sur le match des Saracens". C'est l'autre versant de la montagne que doit gravir une équipe habituée aux K.O. lors des grands rendez-vous.
Le 13 mai, le XV auvergnat a tenu plus de 70 minutes face à la machine anglaise, avant de s'incliner pour la troisième fois en autant de chances en finale de Coupe d'Europe (17-28). Nettement dominés dans le jeu, les Clermontois sont restés au contact grâce à une défense acharnée et quelques éclairs offensifs, sans parvenir à remettre en cause la supériorité adverse.
"Oui, il y a des choses qu'on n'a pas été capable de mettre en place sous la pression des Saracens", a regretté Azéma, qui avait qualifié de "logique" le résultat après-match.
Et le technicien de relier les deux bouts: "Il faut s'améliorer dans ce sens là, le Racing va mettre la même intensité. Il faut absorber cette pression."
- Le Racing doublement exemplaire -
Saracens-Racing, même combat ? Le champion de France a fait sensation en terrassant Montpellier à l'Altrad Stadium (13-22), alors que ce même MHR faisait figure d'épouvantail, notamment pour l'ASM.
"Ils ont fait un match qui ressemble à ce qu'on avait pu ressentir quand on avait joué contre eux à Lille (24-27 fin mars) avec beaucoup de rythme, d'intensité, la capacité à scorer, beaucoup d'individualités qui ont fait la différence sur ce match", a analysé Azéma.
Pour vaincre enfin le signe indien, Montferrand peut compter sur un atout, la fraîcheur. En terminant 2e de la saison régulière, l'ASM a évité un match de barrage qui aurait pu être terrible dans la foulée de la déception d'Edimbourg.
D'ailleurs, les Sarries n'ont pas eu cette chance et ont calé en demi-finale du championnat d'Angleterre, abandonnant à Exeter (16-18) leur rêve de double doublé.
"Oui, on a eu trois jours de repos derrière cette finale, on a pu récupérer auprès de notre famille, ça a fait beaucoup de bien et maintenant on a basculé, complètement", a assuré Chaume.
De quoi suivre un meilleur exemple: celui du Racing, devenu l'an dernier champion de France après avoir digéré une défaite en finale de Coupe d'Europe... face aux Saracens.