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© AFP/XAVIER LEOTY
Le néo-zélandais de La Rochelle Victor Vito (c), face à Bordeaux-Bègles, le 8 avril 2017 au stade Marcel Deflandre
La Rochelle, moins serein depuis deux semaines, a retrouvé pendant 70 minutes son rugby face à Montpellier, adversaire de choix qui a failli tout renverser en fin de match (40-37), dimanche, à l'occasion de la 25e journée de Top 14.
Pendant plus d'une heure, les Rochelais, qualifiés directement pour les demi-finales de Marseille depuis samedi soir, ont prouvé qu'ils étaient prêts pour cette échéance, la première de leur histoire.
On en était presque à oublier leurs deux derniers revers à Lyon avec une équipe remaniée, puis contre Gloucester en demi-finale du Challenge Européen.
Durant les dix dernières minutes, ils ont aussi montré des signes de faiblesse frappants après la sortie de plusieurs de leurs cadres comme Botia, Gourdon ou Vito, encaissant trois essais en six minutes, quasiment quatre avec celui refusé à la vidéo à Nadolo.
A la sirène, le Fidjien plonge dans l'en-but mais sans contrôler le ballon. "Il faut qu'il y ait une pression. Il smashe le ballon", explique l'arbitre Romain Poite au capitaine du MHR Fulgence Ouedraogo. "On a pris le temps. On assumera notre décision", ajoute-t-il en refusant l'essai de la victoire.
"On est passé pour des cons sur les dix dernières minutes, on leur donne des points mais ça ne remet pas en cause notre saison, analyse le 3e ligne Romain Sazy. On a pris ce qu'il fallait dans le vestiaire à la fin du match pour comprendre qu'on a fait n'importe quoi".
Nul doute que tous leurs potentiels adversaires au Vélodrome vont disséquer ces moments peu communs dans leur saison.
- Montpellier a des ressources -
Le MHR, euphorique lors des trois dernières journées avec à chaque fois plus de 50 points inscrits, n'est pas passé loin du très gros coup à Marcel-Deflandre, seule forteresse restée imprenable cette saison en Top 14.
En mourant à trois points du leader, les hommes de Jake White ont montré qu'ils avaient des ressources, suffisantes pour décrocher un bonus défensif, insuffisantes pour reprendre à Clermont la deuxième place au classement général. A 80 minutes du terme, ils n'ont plus leur destin en mains.
Que les Maritimes remportent ce choc physique de haut niveau, disputé sous le crachin océanique, est globalement logique au regard de leur production, au retour des vestiaires notamment.
Si les visiteurs ont réussi leur entame avec un essai de l'ouvreur Willie Du Plessis après un joli ballon porté (4), ils ont surtout piqué au vif des Rochelais revanchards, à commencer par leur talonneur Maurouard qui marquait en force et en coin un essai sur ballon porté (17). Et une pénalité de Brock James avant la pause donnait pour la première fois l'avantage aux Rochelais (16-13).
La reprise fût exclusivement jaune et noire. Tel un rouleau compresseur, dans un style vu et revu cette saison, La Rochelle marquait trois essais par Vito (42, 64) et Aguillon (56), laissant augurer une fin de match paisible (40-16).
C'était sans compter sur la réaction des Languedociens qui lâchaient enfin les chevaux, inscrivant d'abord un essai de pénalité (74), puis un autre par Nadolo (77) et enfin un troisième par Van der Werwe (79) pour un retour express au score (40-37).
"On passe complètement à côté de la seconde mi-temps, concède le demi de mêlée Benoît Paillaugue. Sur le coup d'envoi, un ballon non récupéré et on se rend compte qu?on paye cash la moindre erreur. On leur donne le bâton pour se faire battre".
Sans solution, visiblement perdu, La Rochelle était même proche de la noyade à la sirène suite à un coup de pied à suivre de Catrakilis sur lequel se jetait Nadolo sans pouvoir réellement aplatir dans l'en-but.