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© AFP/XAVIER LEOTY
Le Néo-Zélandais de La Rochelle Victor Vito, le 8 avril 2017 face à Bordeaux-Bègles, au stade Marcel Deflandre, le 8 avril 2017
De la Pro D2 aux demi-finales du Top 14: le Stade Rochelais s'est imposé cette saison comme le patron, trois ans seulement après sa remontée dans l'élite. Un succès bâti sur un modèle économique stable, un recrutement malin et un public des plus fidèles.
Qui aurait pu prévoir, à l'été 2014, que les Maritimes auraient ce destin? "Vous savez, il y a trois ans, je n'imaginais rien. Mais je n'avais pas d'imagination à avoir car je poursuis comme on l'a toujours fait la montée en puissance de notre club", souligne le président rochelais Vincent Merling dans un entretien à l'AFP.
Une formule qui résume le credo du club, décidé depuis des années à s'imposer, sans brûler les étapes, comme un acteur majeur du rugby français.
Et des étapes, il en a franchi cette saison. Neuvièmes lors des deux derniers exercices, les Rochelais ont cette année survolé le championnat pour s'imposer comme le leader incontesté après avoir au passage égalé le record d'invincibilité du Stade Toulousain (11 matches d'affilée sans défaite de décembre à mi-avril) et s'être hissé en demi-finale du Challenge européen (défaite face à Gloucester).
- 'Pas pressés' -
"Nous ne sommes pas un club de gens pressés, nous essayons de travailler dans la continuité, dans ce que j'appelle le développement durable aussi bien sur le plan sportif qu'économique", poursuit Merling.
Car pour l'ancien joueur du Stade Rochelais, aujourd'hui à la tête du groupe Cafés Merling, La Rochelle ne fait que récolter les fruits de la stratégie lancée alors que le club n'était encore qu'en Pro D2.
Le recrutement de Patrice Collazo, manager à poigne depuis 2011, en est le meilleur exemple. "Quand je l'ai reçu la première fois, c'était un ancien joueur de haut niveau sans expérience (de coach d'une équipe professionnelle) et c'est ce qui m'a séduit aussi car on savait qu'ensemble, on pouvait construire quelque chose de fort. Et c'est ce qui s'est passé", estime Merling.
Comme sur le plan sportif, La Rochelle a construit parallèlement son modèle économique pierre par pierre. "Ce que l'on demande sur le terrain aux joueurs, c'est de ne pas être individuel mais collectif. A l'extérieur, c'est la même chose et notre modèle économique est basé sur plus de 500 partenaires", souligne Merling. Une force économique tranquille en somme, loin des modèles basés sur le mécénat d'un actionnaire (Altrad à Montpellier, Lorenzetti au Racing 92).
- Vito pour franchir un palier -
Mais aux moyens limités. Avec un budget de près de 20 millions d'euros, au 12e rang sur 14, les Rochelais n'ont pas le carnet de chèques des grosses cylindrées avec qui ils se retrouvent dans le dernier carré (Toulon, Clermont, Racing 92) et ont dû compenser en procédant à un recrutement malin.
Autour d'un groupe constitué de joueurs devenus internationaux à La Rochelle (Atonio, Gourdon, Pelo) ou de jeunes venus de Pro D2 (Lacroix, Rattez), les dirigeants ont fait signer cette saison le double champion du monde néo-zélandais Victor Vito et l'ouvreur historique de Clermont, Brock James, pour franchir un palier.
Mais le succès de La Rochelle est aussi dû au soutien indéfectible de ses supporters dans un stade Marcel-Deflandre qui sera une nouvelle fois à guichets fermés pour la retransmission de la demi-finale vendredi soir.
"Ce que l'on vit en ce moment, c'est énorme", lance Christelle Braché supportrice de toujours du Stade Rochelais et gérante du Café de la Renommée. "Je ne dors plus. Même si c'est la suite logique des choses, finir premier du Top 14, on en tombe encore sur le cul".
Les Rochelais rêvent toutefois que cette première place ne soit qu'une étape de plus sur la route vers un premier Brennus. "Quand je vois (les joueurs), je les vois prêts à aller loin et peut-être, pourquoi pas, être champions. Rien ne leur est interdit", veut croire Merling.