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© AFP/NICOLAS TUCAT
Gonzalo Quesada durant le match du Top 14 entre le Stade Français et l'UBB à Chaban-Delmas, le 5 novembre 2016
Le directeur sportif du Stade Français Gonzalo Quesada quitte le Stade Français "un peu par défaut", a-t-il admis jeudi, deux jours après l'annonce de son départ du club parisien qu'il a mené au titre de champion de France en 2015.
QUESTION: Pourquoi avez-vous décidé de quitter le Stade Français ?
REPONSE: "Il y a une décision commune de ne pas activer une année supplémentaire. Personnellement, je sentais que c'était la meilleure décision pour moi et pour le club. J'ai beaucoup échangé avec Thomas (Savare, le président du club), son père (Jean-Pierre) aussi. On échange beaucoup depuis des mois et des mois. On s'est aperçu que ma vision du club n'était pas complètement alignée. J'aime beaucoup le club. J'ai tout fait pour essayer de rester. Même si une année de salaire en plus me faisait plaisir, je dois m'engager à 200%, je ne sais pas travailler différemment. Je sentais qu'on n'était pas complètement en phase. Il valait mieux laisser sa place, avec beaucoup d'harmonie et une transition professionnelle et facile."
Q: Aviez-vous pour l'avenir une vision du club plus ambitieuse que celle de la direction ?
R: "Je ne sais pas. Plus on creusait, plus on voyait qu'on n'était pas complètement alignés. (...) Au-delà de ce qu'on peut entendre, il y a un plan, il y un vrai projet, il y a un avenir. Les joueurs sont de plus en plus rassurés. Le président va certainement vous rassurer dans l'avenir. Vous allez comprendre qu'il y a un vrai plan pour la suite. Sans moi, mais il y a un plan."
Q: Quand avez-vous pris votre décision ?
R: "C'est bizarre. Ma décision est un peu par défaut. J'avoue que je suis allé au maximum d'où je pouvais aller pour rester. Jusqu'au dernier moment. Ces dernières semaines, plus on échangeait, plus les choses devenaient claires. On a vu que c'était mieux pour le club."
Q: Est-ce que la situation, plutôt bouchée actuellement, du marché des entraîneurs a retardé votre décision ?
R: "Il n'y a aucun calcul sur l'avenir. C'est ma 10e saison d'affilée comme entraîneur: 4 avec l'équipe de France, 2 au Racing, 4 ici. Depuis 6 ans, je n'arrête pas. J'aurais du mal maintenant à prendre cette décision en calculant dans quel club je pourrais aller, où je vais rebondir... J'ai eu pas mal de contacts, évidemment, depuis quelques mois. (...) Depuis deux-trois jours ça bouge un peu mais je n'ai même pas répondu à des agents, des clubs, des questions. Pour l'instant, j'essaye, déjà, d'assimiler, d'avaler la décision. Je vais commencer, évidemment, à m'inquiéter pour l'avenir mais j'ai très envie de profiter de chaque jour maintenant."
Q: Les départs de certains cadres (Rabah Slimani, Hugo Bonneval, Raphaël Lakafia, Geoffrey Doumayrou) vont ont-ils démotivé ?
R: Non, c'est un ensemble de choses. N'essayez pas de me faire critiquer la gestion de mon président, parce que j'ai beaucoup de respect et de gratitude pour Thomas et Jean-Pierre Savare, pour tout ce qu'ils font pour le club. Je sais que c'est une gestion très difficile."
Q: Envisagez-vous de faire une pause ?
R: "Pas un gros break, mais ce serait une option. J'ai plein de projets parallèles au rugby sur lesquels je bosse aussi avec le peu de temps libre, sur moi, sur les formations, sur le travail de dynamique de groupe, de management, qui ne sont pas forcément rugby, avec des organisations d'un très haut niveau dans ces domaines-là. (...) Je serais ravi de pouvoir faire un break, je n'ai pas peur de ça. Au contraire, cela me ferait beaucoup de bien. Je n'écarte aucune possibilité."
Q: L'annonce de votre départ a-t-elle affecté votre effectif ?
R: Non, ça n'a rien changé. C'est une vague de positivisme encore plus grande puisqu'ils se sont enfin débarrassés de moi (sourire). On a vécu de très belles choses, des choses plus difficiles. On a un avenir pour le club. Il y aura une grande transition à la fin de la saison. On veut tous vivre les moments les plus forts possibles d'ici-là. Cela va renforcer notre envie de vivre quelque chose de beau."
Propos recueillis en conférence de presse