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Clermont, déjà battu en finale de Coupe d'Europe cette saison et sevré de titre depuis 2010, a forcément une pression supplémentaire sur ses épaules avant de disputer le Bouclier de Brennus au Stade Français samedi.
On ne reviendra pas sur cette ahurissante statistique, souvent déclinée en blague mais qui ne fait guère rire les intéressés: Clermont a perdu dix fois en finale nationale et n'a levé la malédiction qu'une fois, il y a cinq ans.
Difficile toutefois d'évaluer le poids du passé lointain à l'heure du coup d'envoi au Stade de France. "Ce n'est pas les mêmes hommes, pas les mêmes histoires", résume l'entraîneur de l'ASM Franck Azéma.
Du revers de 2007 (23-18), face au Stade Français déjà, il ne restera probablement samedi (21h00) que trois éléments: Aurélien Rougerie, Brock James et Davit Zirakashvili. Le talonneur Benjamin Kayser était, lui, dans le camp d'en face.
Le cycle est cette fois différent. L'emblématique manager Vern Cotter (2006-2014) est parti et Franck Azéma a repris les commandes l'été dernier en espérant tourner la page des échecs passés et enfin mettre en conformité les ambitions du club avec son armoire à trophées.
"Un club comme Clermont doit aller chercher le titre, on ne peut pas se cacher", assure ainsi l'ouvreur Camille Lopez, arrivé à l'intersaison.
"Tout le monde en a marre de perdre des finales. On est déterminé à monter à Paris pour faire quelque chose", abonde le pilier Thomas Domingo.
En dépit du discours guerrier, l'opération rédemption a mal débuté avec un revers en finale de Coupe d'Europe début mai contre Toulon (24-18), au terme d'un match assez mal maîtrisé.
L'ASM avait vécu la même désillusion en 2013 contre le RCT et n'avait pas su rebondir dans la foulée sur la scène nationale. Cette fois, il a montré un peu plus de caractère en assurant la 2e place de la saison régulière et en battant avec sang-froid Toulouse en demies (18-14) à Bordeaux samedi.
- 'On a déjà donné'-
Mais seul un sacre illustrera réellement la résilience de ce groupe. "Le deuil est fait", assure le centre Wesley Fofana, qui n'entend vraiment pas s'arrêter là. "Aller en finale pour aller en finale, on a déjà donné, on a vraiment envie d'aller au bout", ajoute-t-il.
"Tout le monde me dit que c'est beau deux finales en une saison, mais ce qui reste sur le palmarès, c'est les titres", appuie de son côté Franck Azéma. "Donc il faut livrer notre meilleur match la semaine prochaine. On a l'opportunité de disputer une finale, il faut voir si on est capables de la saisir".
Au-delà du risque d'enclencher une nouvelle dynamique négative en cas de défaite, l'ASM a aussi vu une partie de ses supporters afficher son mécontentement après le revers de Twickenham contre le RCT. Les Jaunards seraient-ils des "gentils losers", bercés dans le confort d'infrastructures modernes et mollement aiguillonnés par des dirigeants "Bisounours" ?
Même Azéma s'est fendu d'une petite pique en remarquant que ses joueurs avaient été applaudis au retour d'Angleterre. "J'aurais préféré rentrer sous des sifflets plutôt qu'une haie d'honneur à l'aéroport", a-t-il dit.
De quoi donc tempérer la joie de tous après la victoire de samedi contre Toulouse, à l'image d'un Domingo mesuré.
"Le championnat n'est pas fini, il reste un match. On ne va pas savourer. Le public est heureux mais on le sera encore plus quand on sera Place de Jaude dimanche prochain".