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Les joueurs de Clermont fêtent leur victoire en finale de Top 14 face à Toulon, le 4 juin 2017 au Stade de France
L'expérience des échecs passés, un groupe arrivé à maturité mais qui sait donner sa chance aux jeunes, un effectif suffisamment dense pour survivre aux blessés: si Clermont est champion de France 2017, il le doit à sa constance.
Si contre Toulon dimanche en finale (22-16), l'ASM a alterné, comme souvent, une phase de domination avec plus de fébrilité, le club auvergnat a fait preuve sur l'ensemble de la saison d'une grande maîtrise, jonglant avec les pièges du calendrier pour échouer à une marche du doublé Coupe d'Europe-Top 14.
. Les moqueries, ça suffit
En échec à chaque phase finale depuis 2010, année de son premier titre national, Montferrand n'en pouvait plus de voir la presse "ressasser" les défaites les plus amères. "On a su avaler ces coups de massue à répétition, on s'est persuadé qu'il fallait continuer à bosser, que ça allait payer", a retenu après match le talonneur Benjamin Kayser, encore en colère.
Le refus de perdre une nouvelle fois, mais surtout le vécu accumulé dans ces matches décisifs ont permis aux Clermontois de basculer cette fois du bon côté. "Jouer des matches de haut niveau, à grosse intensité, permet de construire, d'acquérir de l'expérience, malgré le résultat, parce qu'on a souvent connu des résultats négatifs", soulignait samedi l'ouvreur Camille Lopez.
. Stabilité à toute épreuve
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Finale du Top 14 de rugby 2017
Kayser (2011), mais aussi évidemment Aurélien Rougerie (formé au club), Davit Zirakashvili (2004), Raphaël Chaume (formé au club), Morgan Parra (2009), Wesley Fofana (formé au club)... La stabilité n'est pas un vain mot à l'ASM, qui sait conserver ses meilleurs éléments, qu'ils soient issus de la maison ou pas.
L'exemple frappant, dimanche, est celui de Morgan Parra. Sevré de titre depuis 2010, le demi de mêlée n'a plus été appelé en équipe de France depuis 2015. Mais à 28 ans, il a signé une prestation parfaite, avec un 6/6 aux tirs et de précieux ballons grattés.
Des "fondations solides", selon Franck Azéma, qui offrent un cadre idéal aux jeunes pousses. C'est le pari gagnant du directeur sportif: déjà éblouissants en demi-finale, les trois-quarts Damian Penaud (20 ans) et Alivereti Raka (22 ans) ont encore fait parler leur insouciance en réalisant l'action du match, un essai en contre qui s'est révélé décisif.
. L'effectif le plus dense
Finaliste de la Coupe d'Europe face aux Saracens (17-28), Clermont sort épuisé d'une saison à 37 matches. Mais finalement titré, grâce à un effectif d'une densité inégalée en Top 14.
"Je suis très fier de l'ensemble du groupe, de ce qu'ils ont réalisé sur l'ensemble de la saison; ils ont fait deux finales, on en gagne une, c'est compliqué; c'est mérité", s'est félicité Azéma.
Privé d'une dizaine de ses meilleurs joueurs français à chaque fenêtre internationale, soit plus de trois mois sur l'ensemble de la saison, Azéma a dû de surcroit composer avec les blessures de plusieurs joueurs, et non des moindres: le centre Wesley Fofana, fauché dès janvier, l'ailier Noa Nakaitaci, tombé en avril, le deuxième ligne Sébastien Vahaamahina, touché face aux Saracens, et enfin son jeune binôme Arthur Iturria, victime des assauts de Ma'a Nonu et sorti peu après la mi-temps dimanche soir.
Des cinq deuxième ligne de l'effectif, il ne restait alors plus que Paul Jedrasiak. Mais Clermont a de la ressource: c'est Peceli Yato, habituel troisième ligne, qui a rendu service.
. Le meilleur reste à venir?
Si Clermont a connu quelques trous d'air en l'absence des cadres, comme à domicile face à Montpellier (19-28) puis Brive (21-26), Azéma a gardé sa confiance aux remplaçants - leur victoire à Lyon (23-20) à l'avant-dernière journée a été cruciale - et les titulaires ont répondu présents lors des grands rendez-vous, Rougerie en tête, à 36 ans.
Les Jaunards vont maintenant changer de dimension. "C'est le début de quelque chose, j'en suis certain; dès la reprise, on aura envie de basculer vers autre chose", a esquissé Azéma.
Avec des départs de joueurs en manque de temps de jeu (Ric, Domingo, Debaty, Bardy, Radosavljevic, Planté) et deux arrivées majeures (Rabah Slimani et Greig Laidlaw), le groupe jaune et bleu devrait être encore plus fort. Le début d'un règne?