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© AFP/NICOLAS TUCAT
Le demi de mêlée de bordelais Baptiste Serin, lors d'un match de Top 14 contre Toulouse au Matmut Atlantique, le 25 mars 2017
Pétillant derrière la mêlée des Bleus lors du dernier Tournoi des Six Nations, Baptiste Serin régale aussi, bien qu'un peu à contre-c?ur, en 10 de Bordeaux-Bègles qu'il a relancé dans la course aux barrages de Top 14.
Au départ, ce ne devait être que pour dépanner, le temps que les titulaires du poste, le Néo-Zélandais Simon Hickey et l'international irlandais Ian Madigan, retrouvent la confiance.
Sauf qu'en à peine 20 minutes passées sur le terrain fin mars contre Toulouse (20-11), c'est devenu un coup gagnant. Et un coup qui dure.
Alors que la partie semblait promise aux Rouge et Noir qui menaient 11-3 (55e), ces derniers ont flanché à l'entrée du banc girondin mené par la maestria du blondinet de Parentis, auteur de trois pénalités et d'un jeu d'occupation et d'alternance digne d'un vieux routier du poste.
"Je suis là pour aider mes coéquipiers, je ne pense pas qu'à moi sur cette fin de saison", disait-il après cette première réussie.
"S'il faut dépanner en 10, je dépannerai, mais ça sera pour le bien de l'équipe mais pas pour mon bien à moi. J'ai plus de facilité en 9 qu'en 10. C'est du dépannage car si je commence à faire le va-et-vient entre 9 et 10, je ne vais jamais m'y retrouver. Je me dois d'être performant à mon poste, en 9, pour pouvoir espérer aller plus haut", ajoutait-il.
"Cela nous a aidé ponctuellement, peut être qu'il y rejouera", indiquait de son côté son entraîneur Jacques Brunel qui, le week-end suivant à La Rochelle, le fixe de nouveau à l'ouverture face au Franco-Australien Brock James, l'un des modèles de Serin.
- "Pas envie de me griller" -
Malgré la défaite, rageante, chez le leader (16-5), le demi de 22 ans ne dépareille pas et surprend même la défense maritime pas habituée à son jeu.
Et comme Hickey demeure physiquement amoindri (cheville) et Madigan toujours en proie au doute, l'intérim se poursuit sur le terrain de Brive.
Gestionnaire de main de maître sur une pelouse habituellement hostile, Serin participe activement à la victoire de l'UBB (22-19) qui se relance définitivement à deux journées du terme.
"C'est vraiment quelqu'un qui pue le rugby", dit de lui le troisième ligne Marco Tauleigne. "Il est pétri de qualités, c'est impressionnant".
"Il a le petit truc en plus, c'est plus facile de jouer après lui", renchérit l'arrière Darly Domvo. "Il a une capacité d'adaptation très rapide. S'il faut lâcher une passe sautée, il saura la lâcher au dernier moment. S'il faut mettre un jeu au pied, il saura le faire. C'est un vrai plus pour nous derrière, on joue un petit peu dans un fauteuil, quand on demande les ballons, ils arrivent".
Dans l'esprit de ses entraîneurs, pas question de changer de fusil d'épaule si près du but avec Toulon en ligne de mire samedi. En début de semaine, Serin a logiquement débuté la préparation de ce choc à l'ouverture, sans être ravi pour autant.
"Je n'ai pas envie de me griller. Je suis un demi de mêlée, j'en ai parlé à Jacques (Brunel), je suis d'accord pour dépanner quelques matches mais pas l'année prochaine", explique le jeune international (10 sélections) qui n'a pas eu de nouvelles ni du sélectionneur Guy Novès ni de son adjoint en charge des arrières Jean-Frédéric Dubois depuis ce replacement à l'ouverture.