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© AFP/JEAN-PHILIPPE KSIAZEK
Les Bayonnais face à Lyon, lors d'un match de Top 14, le 25 mars 2017 à Gerland
Retour à la case Pro D2 pour Bayonne, un an après l'avoir quittée. Battu dans les grandes largeurs par le Stade Français (16-32) samedi à Jean-Dauger, l'Aviron est officiellement relégué en deuxième division, une descente qui semblait inéluctable en début de saison.
Avec 26 points au compteur à trois journées de la fin de la saison, il lui est désormais impossible mathématiquement de rattraper son retard sur le premier non-relégable provisoire, Toulouse (47 points), qui joue dimanche.
Victorieux avec le bonus, les Parisiens, qui ont crucifié Bayonne avec quatre essais d'Hugo Bonneval (40e, 78e), de Sekou Macalou (46e) et de Waisea (59e), sont eux inarrêtables (trois victoires toutes compétitions confondues) depuis le projet contesté et rapidement abandonné de fusion avec le Racing 92, et peuvent désormais considérer qu'ils ont leur maintien en poche. Voire arracher miraculeusement une place de barragiste.
Si elle est désormais actée, la descente en Pro D2 de Bayonne, englué dans la zone de relégation depuis la 5e journée de championnat, se dessinait depuis des mois.
"On avait déjà un peu plus qu'un pied en Pro D2 avant cette journée, mais se dire que c'est fini, c'est toujours dur. On avait à coeur de rien lâcher à la maison, de se battre jusqu'au bout et puis il y a ce résultat... Ce n'est pas évident, je ne sais pas quoi dire. La tête est lourde, très lourde", a soupiré le pilier Richard Choirat.
Les Bayonnais se sont pourtant accrochés à un infime espoir après l'annonce de la fusion entre le Stade Français et le Racing 92 qui aurait pu permettre à la 13e place d'être synonyme de maintien. Avant de déchanter une fois ce projet de mariage abandonné, alors qu'ils avaient la veille trouvé la force de battre Bordeaux-Bègles (24-20 le 18 mars).
Promus après leur victoire en finale d'accession face à Aurillac en juin dernier, les Basques avaient retrouvé le Top 14 cette saison après seulement un an passé dans son antichambre.
- Le serpent de mer de la fusion -
Mais avec l'avant-dernier budget du championnat (près de 17 millions d'euros), l'Aviron ne disposait pas d'un effectif taillé pour lutter en Top 14, hormis ses cadres comme le capitaine et troisième ligne Jean Monribot, l'arrière argentin et buteur Martin Bustos Moyano, ou le centre Gabiriele Lovobalavu.
Il avait pourtant bien entamé la saison avec un succès de prestige à domicile face à Toulon (28-23). Avant d'enchaîner neuf matches sans victoire, une série noire dont il ne se remettra jamais.
"On avait pour ambition d'emmerder tout le monde cette saison, on n'a pas pu le faire, a regretté le manager Vincent Etcheto. On a manqué d'expérience, on n'avait pas un effectif assez riche."
Et maintenant? Bayonne - qui va perdre logiquement ses meilleurs joueurs comme Monribot, donné partant à Toulon, et Lovobalavu, recruté par les Wasps - va repartir en Pro D2 avec un budget estimé à environ 10 millions d'euros. Le club a approché l'ancien sélectionneur du XV de France Pierre Berbizier pour un rôle de directeur sportif.
Cette force de frappe pourrait en faire un candidat à la remontée directe, mais il devra faire avec les nouvelles règles plus restrictives de montée/descente entre Top 14 et Pro D2.
Dans ce contexte, les rumeurs autour d'une fusion avec le Biarritz Olympique pour former un grand club basque plus puissant financièrement ont inévitablement ressurgi cette semaine.
Mais ont été immédiatement démenties alors que l'hostilité des supporters, qui avaient fait dérailler les discussions en 2015, est toujours aussi vive. Samedi, dans les travées de Jean-Dauger, les banderoles clamaient "la fusion, c'est toujours non".