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Le Numéro 8 du RCT Charles Ollivon inscrit un essai facxe au Racing 92, lors du choc de Top 14 à Colombes, le 10 avril 2016
Météorite ou pépite? Annoncé depuis longtemps comme un N.8 prodige, Charles Ollivon a musardé en chemin mais explose cette saison avec Toulon, où il fait déjà figure de patron, à 23 ans.
"Je suis bien, j'ai réussi à enchaîner et la confiance s'installe", raconte-t-il à l'AFP. "Il faut que je continue à m'éclater, je prends beaucoup de plaisir."
Et il en donne. Trois essais, dont celui du bonus arraché après la sirène dimanche à Toulouse (32-15), et des prises de positions publiques fermes dans la tempête toulonnaise ont rappelé tout le bien qui se dit depuis ses débuts à Bayonne sur ce Basque surdoué, arrivé un tout petit peu tôt au RCT.
Fort de deux sélections en équipe de France durant les tests de novembre 2014, alors qu'il n'alignait qu'une poignée de matches de Top 14 avec l'Aviron, Ollivon avait un peu disparu depuis. La faute à une blessure à l'épaule qui l'a privé du Tournoi des six nations 2015, et surtout à une saison passée sur le banc du RCT (13 matches).
"Je savais que ce n'était pas du temps perdu. Les moments où je ne jouais pas, j'en ai profité pour travailler", assure-t-il.
"Au lieu de ne rien faire et de stagner, j'ai mis les bouchées doubles", raconte-t-il, soulignant avoir "beaucoup appris dans cet effectif", notamment en "touche avec Juan Martin Fernandez Lobbe", et avoir travaillé "le haut du corps, pour renforcer ces épaules qui m'avaient joué des tours la saison d'avant".
- 'Un toucher de balle' hérité de la pelote basque -
Ollivon n'a donc pas regretté d'avoir saisi cette opportunité si jeune, à 22 ans, en activant sa clause pour "rester en Top 14" lorsque l'Aviron est descendu en Pro D2 en 2015.
"On l'a pris plus tôt que prévu", confirme à l'AFP Mourad Boudjellal. "Je lui ai dit: +Si je ne te signe pas maintenant, je ne te reverrai plus+".
"C'est une pépite, je connaissais son potentiel", poursuit le président du RCT.
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Le Toulonnais Charles Ollivon à la réception d'une touche, lors du match de son équipe à Castres, le 30 août 2015
"Mourad avait été clair dans son discours", enchaîne Ollivon, qui juge avoir montré dans le Var "ce que je sais faire: jouer avec le ballon".
"J'ai toujours été adroit avec mes mains grâce à la pelote (basque), dans la cours de récré on ne jouait qu'à ça", se souvient-il, "il m'est resté un toucher de balle."
Un peu comme Antoine Griezmann, autre grand espoir, mais du foot, que ce socio de la Real Sociedad de Saint-Sébastien a vu exploser au stade Anoeta. Il voit moins jouer le club basque désormais mais si la première année, il a eu "un peu le mal du pays, il ne faut pas le nier", il s'est depuis "familiarisé" avec Toulon.
- 'Un leader' -
"Ici tout est différent", dit le slogan du RCT, mais "ici tout est difficile", plaisante-t-il, "ça fait le charme du club", agité depuis le début de l'été par les tensions entre le manager Diego Dominguez et Boudjellal, aiguisées par deux défaites sur les trois premiers matches.
"Nous sommes assez imperméables à ce qui se dit autour, on savait que les médias en faisait beaucoup trop", tempère Ollivon, qui avait dit avant le déplacement à Toulouse que le groupe jouerait pour le coach.
Ce match du rebond, "on l'a gagné pour Diego, pour nous, pour tout le monde", énumère Ollivon.
Car le groupe a "de grosses responsabilités, il ne faut pas chercher d'excuses. Les ballons tombés, tout ça, c'est nous sur le terrain, pas les coaches".
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Le N. 8 du RCT Charles Ollivon contre Toulouse au stade Ernest-Wallon, le 11 septembre 2016
Le RCT doit maintenant confirmer dimanche (16h15) sur le terrain du Racing, son bourreau en finale à Barcelone en juin (21-29), comme Ollivon doit confirmer son excellent début de saison.
"Cette année il explose, et ça ne m'étonnerait pas que son maillot rouge se transforme en bleu bientôt", parie Boudjellal, qui ajoute qu'Ollivon "est devenu un leader".
Il pourra coiffer ces lauriers qu'on lui tresse de longue date. "Ça fait quelque temps qu'il y a de la pression autour de moi", confirme Ollivon. "Je préfère ne pas trop faire attention à tout ça, moi je travaille dans mon coin, et je crois en l'avenir".