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Le manageur du Stade toulousain Guy Novès, le 23 novembre 2013 à Toulouse
Le manageur du Stade toulousain Guy Novès dénonce jeudi un système "mafieux" dépourvu d'équité, avant de se déplacer samedi à Castres pour la 20e journée du Top 14, sans 22 joueurs retenus en sélections ou blessés.
Q: La victoire 16-6 à Biarritz, la première à l'extérieur cette saison, vous a-t-elle fait du bien ?
R: "Oui, mais momentanément. Ca ne rattrape pas la défaite (12-15) à domicile contre Montpellier. Entre Biarritz et Castres, je perds huit ou neuf joueurs d'un coup. Des joueurs qui s'ajoutent à McAlister, Fritz, David, Lamboley, Kakovin et Dusautoir (blessés) et aux quatre Espoirs. Je suis sidéré que les gens valident une telle compétition parce que certains n'ayant pas d'internationaux trouvent que c'est sympa de jouer contre des équipes amoindries. Comment arrive-t-on à admettre qu'on fait voter des gens qui ne sont pas concernés par les internationaux (à la Ligue nationale de rugby, ndlr) ? Pour des lois qui concernent les médecins, fait-on voter les pharmaciens ou les dentistes ? Il y a zéro équité, je trouve que c'est mafieux".
Q: La blessure de Chiliboy Ralepelle complique la situation?
R: "Ce déplacement à Castres est compliqué, comme depuis le mois d'août. Nous avons des problèmes dans toutes les lignes puisqu'il nous manque 22 joueurs, sélectionnés et blessés. Si vous connaissez un club qui arrive à s'en sortir avec 22 joueurs en moins, vous me le dites (...). La bonne nouvelle est le retour de Lionel Beauxis, totalement rétabli et sur lequel on va pouvoir compter".
Q: L'attitude des internationaux français, qui ont demandé un moratoire sur l'application de la convention entre la Fédération et les clubs, est-elle une pierre dans votre jardin ?
R: "Moi, si on me dit: +Tu peux utiliser les joueurs+, comme la semaine dernière, je le ferai en pensant à l'intérêt, pas uniquement de l'équipe de France, mais celui du club. Je ne peux plus supporter qu'on parle de doublon en pensant au rugby. Il est impropre à une compétition où l'éthique sportive doit être respectée. Je ne me plains pas, je ne pleure pas, je ne fais qu'évoquer une situation inéquitable de bout en bout. Il est impensable d'admettre que pour, soi-disant, la santé des joueurs, on soit obligé de jouer une compétition avec des doublons. On est en train de tuer le rugby des clubs. Aujourd'hui ça démarre par certains clubs, demain tout le monde sera touché. La soi-disant convention qui préserve les joueurs met les clubs en péril. Un doublon existerait-il entre un Monaco-Marseille en foot, un Chambéry-Paris SG en handball ? Le règlement du rugby est devenu un truc de fous".