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© AFP/YOSHIKAZU TSUNO
Pour les Japonais, la sûreté des JO de Tokyo en 2020 est une affaire de technologies et une aubaine pour les entreprises d'électronique
Reconnaissance faciale, caméras miniatures mobiles, robots, drones: pour les Japonais, la sûreté des JO de Tokyo en 2020 est une affaire de technologies et une aubaine pour les entreprises d'électronique.
"La sécurité publique passe par une détection d'un tout petit changement dans une situation donnée et par son analyse en temps réel pour évaluer le risque associé", explique l'entreprise de sécurité Secom durant le salon Ceatec, vitrine des technologies japonaises.
Or, ces fonctions de détection et analyse sont de plus en plus confiées à des instruments: des capteurs sensoriels, des caméras, des micros, des logiciels, etc.
Les hommes sont à l'écoute des signaux rapportés par tous ces appareils et prêts à intervenir sur le terrain si la situation l'exige.
Les technologies de transmission sans fil à très haut débit autorisent désormais des objets mobiles truffés de capteurs à participer à ces missions. "Nous avons conçu un drone capable de voler de jour comme de nuit par tout temps, y compris sous des fortes pluies, de photographier les plaques d'immatriculation de véhicules ou le visage d'une personne et de transmettre ces images en temps réel pour qu'elles soient décryptées", précise encore Secom.
Les experts ont bien conscience que les personnes malintentionnées maîtrisent elles aussi les dernières technologies.
A l'instar de son principal rival, Alsok, Secom a aussi conçu un robot-vigile pour patrouiller sur un site et donner l'alerte ou effrayer un malfaiteur.
NEC équipe de son côté des "policiers coureurs" ou vigiles d'une veste intégrant une caméra et un système de transmission/réception. "Les images envoyées sont traitées pour être plus visibles (luminosité, contraste, stabilité) et un système de reconnaissance faciale permet par exemple de détecter le visage d'une personne recherchée dans une foule", explique un ingénieur de la division sécurité du groupe au salon Ceatec.
La reconnaissance faciale, NEC l'a déjà utilisée lors de JO, à Rio cette année, pour valider les entrées d'athlètes japonais dans leurs espaces réservés. "Le système identifie les personnes simultanément avec leur badge et l'analyse de leur visage pour confirmer que l?identité inscrite sur le badge correspond bien à l'individu présent, autrement dit que personne ne tente d'entrer avec le pass d'une autre", précise NEC.
- L'intelligence artificielle à la rescousse -
Outre l'analyse des caractéristiques faciales, les systèmes actuels permettent aussi de déceler les comportements douteux, "par exemple celui d'un pick-pocket en train de chercher une cible, ou encore de repérer rapidement une même personne sur plusieurs prises vidéo successives par différentes caméras de surveillance", indique un autre chercheur en sécurité du groupe.
La sûreté c'est aussi la maîtrise des flux d'individus et la façon d'éviter les attroupements. L'intelligence artificielle (AI) est là aussi appelée à la rescousse, notamment chez Fujitsu qui l'utilise pour améliorer la prédiction des embouteillages et les conséquences de retards de trains par exemple.
"On sait déjà depuis des années indiquer aux passagers via des applications sur mobiles qu'une rame a 10 minutes de retard, mais désormais on peut réellement en évaluer les conséquences sur les autres lignes et même sur l'emploi du temps d'une personne", explique une démonstratrice.
La sécurité est aussi dans la lutte contre les cyber-attaques qui est une bataille technologiques entre virtuoses de l'informatique. Elle passe également par une communication fluide entre les différents intervenants dans l'espace public, ce qui, lors de manifestations internationales comme les JO, pose inévitablement des problèmes de langue.
Le gouvernement japonais a décidé d'aider financièrement les entreprises à concevoir d'ici à 2020 des outils efficaces de traduction automatique multilingue. Fujitsu présentait une version de son système au Ceatec, mais il n'apparaissait pas encore assez au point pour traduire en japonais un éventuel message de détresse émis en français.