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Les autorités japonaises ont rejeté vendredi les allégations de corruption sur l'attribution des JO-2020 à Tokyo et décrivent des "versements légitimes" à un consultant, tout en s'engageant à "vérifier les faits" sur lesquels enquête la justice française.
Le Japon joue la transparence pour tenter de calmer le jeu... Car la pression est montée d'un cran jeudi avec les révélations du quotidien britannique The Guardian sur l'existence de versements suspects au profit d'une société d'un fils de l'ex-patron de l'athlétisme mondial Lamine Diack, confirmées à l'AFP par une source proche de l'enquête.
Depuis fin 2015, la justice française s'intéresse aux conditions d'attribution des JO-2020 et deux juges d'instruction français enquêtent suite à la découverte de ces versements selon cette source.
Les interrogations portent sur deux versements d'un montant total de 2,8 millions de dollars singapouriens (NDLR: 1,8 million d'euros au taux actuel), pouvant provenir de l'équipe de candidature de Tokyo et effectués vers la société Black Tidings de Papa Massata Diack.
Le président du Comité olympique japonais Tsunekazu Takeda affirme vendredi que les sommes citées correspondent à des "rémunérations légitimes d'un consultant". Basée à Singapour, la société Black Tidings délivrait entre autres activités des services de conseil en marketing.
"Nous allons continuer à travailler pour vérifier les faits", avait déclaré plus tôt le porte-parole du gouvernement, Yoshihide Suga, au cours d'une conférence de presse vendredi.
- Des responsables interrogés -
"Tandis que l'agence des Sports va vérifier auprès de la mairie de Tokyo et du Comité olympique du Japon, j'entends suivre" les développements, a assuré de son côté le ministre chargé des jeux Olympiques, Toshiaki Endo, qui "ne pense pas qu'une telle corruption ait eu lieu".
Un responsable de cette agence gouvernementale a indiqué à l'AFP, sous couvert d'anonymat, que les responsables de la mairie de Tokyo et du Comité olympique du Japon seraient, au moins dans un premier temps, interrogés "par téléphone".
La tonalité a donc visiblement changé en 24 heures. Jeudi, le porte-parole du gouvernement avait en effet indiqué que le Japon n'avait pas l'intention d'interroger l'équipe de Tokyo-2020, tout en assurant que son pays "était prêt à répondre à toute requête éventuelle de la justice française", et que la candidature japonaise était "propre".
De son côté, le quotidien japonais Asahi Shimbun affirme que selon "plusieurs membres du comité de candidature", il existait une équipe hors du comité officiel occupée à des activités "inconnues".
- Coopération de Singapour -
A Singapour, là où la société Black Tidings était basée, l'agence de lutte contre la corruption a indiqué vendredi coopérer avec l'enquête française.
"Le bureau d'enquête sur la corruption (Corrupt Practices Investigation Bureau, CPIB) travaille avec les autorités françaises sur cette affaire", indique un courrier électronique en réponse aux questions de l'AFP. "L'enquête étant toujours en cours, nous ne pouvons rien ajouter", a poursuivi cet organisme.
La société Black Tidings de Papa Massata Diack, l'un des fils de Lamine Diack, a été enregistrée auprès des autorités singapouriennes en 2006, mais n'est plus enregistrée depuis l'année dernière.
L'organisation des jeux de Tokyo a déjà connu deux épisodes embarrassants, dont l'annulation d'un premier projet de stade devenu trop onéreux et la création d'un nouveau logo après des accusations de plagiat qui ont entaché le premier retenu.