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La Russie a tiré le rideau de façon spectaculaire dimanche sur les jeux Paralympiques de Sotchi, à la fois sur la neige et lors de la cérémonie de clôture, même si l'ombre de la crise en Crimée n'a pas été totalement dissipée.
Après avoir accueilli les "plus beaux jeux Paralympiques de l'histoire", dixit le président du Comité international paralympique, Sir Philip Craven, avant la cérémonie de clôture et sa chorégraphie somptueuse mêlant fauteuils roulants et danseurs suspendus à des câbles, la ville de Sotchi va désormais retrouver son anonymat pré-olympique.
La flamme olympique s'est éteinte, et le drapeau frappé des cinq anneaux a été transmis au prochain hôte de ces Paralympiques d'hiver, la ville sud-coréenne de Pyeongchang.
Avec ses 80 médailles dont 30 en or, la délégation russe est sortie la tête haute sur le plan sportif, sous les yeux du président Vladimir Poutine. Loin devant l'Allemagne et ses 15 médailles pour 9 du plus beau des métaux, ainsi que l'Ukraine, 4e avec 5 titres.
Succès sportif donc pour la Russie, ainsi qu'au niveau de l'organisation. "Ces Jeux ont été absolument exceptionnels en terme d'impact, bien au delà de ce que le mouvement sportif attendait en arrivant ici", avait insisté Philip Craven, parlant de "formidable démonstration de la force de l'esprit humain".
- 'La Crimée est à nous' -
Mais le déroulement sans anicroche de ces compétitions n'a pas éclipsé totalement l'ombre de la crise entre Moscou et Kiev autour de la Crimée. En même temps que la cérémonie de clôture à Sotchi, les électeurs de Crimée participaient dimanche à un référendum de rattachement à la Russie rejeté par la quasi totalité de la communauté internationale.
Vladimir Poutine avait remercié dans la semaine les représentants des comités paralympiques nationaux pour avoir laissé la politique de côté. Sans s'empêcher lui-même d'une pointe de politique au passage en assurant que "la Russie (n'était) pas l'initiatrice" des "circonstances difficiles" dans lesquelles ces Jeux se sont déroulés.
Mais samedi, en posant avec leurs médailles d'argent du relais mixte en ski de fond, certains athlètes ukrainiens n'avaient pas caché leurs opinions. "Nous espérons seulement que tout va rester normal en Ukraine", avait ainsi lâché l'une des partenaires de ce relais, Oksana Shishkova, de Kharkiv: "Le plus important est que personne ne nous touche. L'Ukraine est l'Ukraine, et la Crimée est à nous. Nous sommes un petit pays mais il doit rester tel qu'il est".
- de 'Impossible' à 'I'm possible' -
Si les règles olympiques interdisent toute manifestation d'ordre politique pendant les Jeux, certains sportifs ukrainiens ont réussi à contourner l'obstacle durant cette semaine à Sotchi. Choisissant par exemple de cacher leur médaille avec la main, lors de la cérémonie sur le podium officiel.
En agissant ainsi, "ils ont montré que pour eux la paix dans leur pays est quelque chose d'important", a expliqué samedi le président du comité paralympique ukrainien, Valery Sushkevich: "Parce que malheureusement les médailles étaient produites et remises par le pays hôte, qui avait agi en tant qu'agresseur".
Très éclectique, la cérémonie de clôture de ces Paralympiques a mêlé musique rock, images inspirées du maître russe de l'art abstrait Vassily Kandinsky et partitions classiques signées Prokofiev. Avec pour performance sportive l'escalade le long d'un mât au sommet du stade de l'un des plus célèbres athlètes paralympiques russes, Alexei Chuvashev, amputé de ses deux jambes lors d'un attentat en Tchétchénie en 2008.
Parvenu au sommet du mât, à la seule force de ses bras, ce rameur devenu médaillé olympique à Londres en septembre 2012 a alors ajouté une apostrophe au gigantesque mot suspendu dans les airs: et "impossible" est devenu "I'm possible".