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© AFP/Jure MAKOVEC
L'Autrichien Marcel Hirscher, vainqueur du slalom géant de Kranjska Gora, le 4 mars 2017
Toujours plus haut. L'Autrichien Marcel Hirscher, vainqueur samedi du géant de Kranjska Gora, a marqué de façon indélébile l'histoire de son sport en remportant samedi son sixième Gros globe d'affilée, nouvel Everest de la Coupe du monde de ski alpin.
Hirscher, 28 ans depuis deux jours, était déjà entré dans l'Histoire il y a un an en rejoignant le Luxembourgeois Marc Girardelli, quintuple lauréat du trophée majeur. Il se retrouve désormais tout seul, au sommet d'un sport qu'il domine outrageusement depuis six saisons. Et son histoire n'est pourtant pas terminée.
Plus fort encore, Hirscher n'a plus quitté la sphère en cristal depuis son premier sacre en mars 2012, quand Girardelli avait employé neuf saisons pour établir son record, longtemps la référence de la Coupe du monde.
Hirscher, lui, a échappé aux blessures et interventions chirurgicales, le lot commun des skieurs, qui transforment les courtes saisons du calendrier en années blanches.
Chance ou pas? Marcel Hirscher, plutôt du genre sérieux pour ce qui est de la préparation physique, laisse peu d'espace à l'imprévu. Son petit gabarit, tonique, cache un moteur exceptionnel au service d'une technique pointue, selon le directeur de l'équipe autrichienne.
Le skieur d'Annaberg est un pur produit de la montagne salzbourgeoise, cadre de son enfance qu'il ne se voit pas quitter. Amateur aux beaux jours d'escalade, "pour la maîtrise de soi" et de moto-cross toujours- "une bonne école, dit-il, pour les portes serrées (slalom) et larges (géant)"-, Marcel Hirscher est surtout le fils de Ferdinand.
- Père et maître -
Ferdinand, c'est l'homme à la grosse moustache blanche qui n'est jamais très loin, son père donc, et aussi premier entraîneur qui lui a inculqué l'art du travail bien fait, des gammes sans cesse répétées, de la précision dans la mise au point monacal du matériel.
"Ne rien laisser au hasard et remettre l'ouvrage sur le métier", telle est la devise de Ferdinand Hirscher.
De sa mère néerlandaise, monitrice de ski, Marcel Hirscher a hérité d'une culture alternative, d'une légèreté et d'une liberté de ton qui le différencient de ses partenaires de la Wunderteam.
Le skieur d'Annaberg, sacré plusieurs fois champion de l'année dans son pays, n'a qu'une seule limite, mais rédhibitoire aux yeux de certains de ses compatriotes: technicien hors pair, il délaisse la descente.
Or, dans la République du ski, c'est la vitesse qui fait les légendes. De Toni Sailer à Hermann Maier, en passant par Franz Klammer.
Alors Hirscher le plus grand skieur de l'histoire, sur la seule foi d'un sixième Gros globe?
L'intéressé lui-même s'offusque de ce titre officieux, parce que déjà, bonne éducation oblige, il n'est jamais cassant et rend toujous hommage aux adversaires vaincus.
Il rappelle à l'évidence que le Suédois Ingemar Stenmark est le premier de cordée avec 86 succès en Coupe du monde entre slaloms et géants, quand il n'en totalise encore que 44, dont un super-G et deux =City Events+ (parallèles).
"Et puis il est difficile de comparer des champions de différentes époques dans un sport spécifique comme le ski alpin, tant les évolutions du matériel ont été importantes à travers les décennies", explique Marcel Hirscher.
D'ailleurs, il reporte toutes ces considérations à la fin de sa carrière, qu'il entrevoit après les Jeux d'hiver 2018 à PyeongChang. Sa dernière quête, c'est bien l'or olympique en Corée du Sud, le seul qui manque à son palmarès.