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La descente de Santa Caterina Valfurva, en Italie, a réconcilié mardi les amateurs d'émotions fortes avec la discipline-reine, une course sauvage au bout de laquelle le Français Adrien Théaux a signé la 3e victoire de sa carrière en Coupe du monde de ski alpin.
Le skieur de Val Thorens, âgé de 31 ans, y a largement devancé l'Autrichien Hannes Reichelt et un autre Français, David Poisson, de 1 sec 04 et 1 sec 15.
Pour rajouter au spectacle déjà saisissant, le favori italien Christof Innerhofer s'est mué en +Batman+ après avoir emporté avec sa tête une porte à mi-parcours.
Le champion du monde 2011 de super-G, traînant dans son dos le piquet accroché à la toile, a aussi dû se redresser pour remettre en place son masque. Innerhofer a néanmoins terminé au pied du podium, à 7/100e de Poisson.
Après le premier lançoir, l'Italien Peter Fill, autre concurrent en vue, s'est lui retrouvé debout mais tout penaud sans ses deux skis qui lui avaient échappé sous les fortes pressions de la +tôle ondulée+.
"C'est très spectaculaire, très difficile, mais il ne faut pas aller plus loin", a remarqué Théaux, conscient des limites à ne pas franchir.
"C'était un combat tout le long, technique, tactique et physique. Il fallait y mettre du c?ur et, en même temps, garder un peu de fraîcheur pour la fin", a poursuivi le vainqueur.
- Extrême -
Avec Innerhofer, Reichelt, Poisson ou encore le champion olympique autrichien Matthias Mayer, qui s'est blessé à Val Gardena le 19 décembre, Théaux est un descendeur de l'extrême, qui sait agresser -le seul moyen de s'en sortir- les tracés compliqués.
Ces techniciens savent piloter, comme guidés par des radars, leurs skis dans les conditions les plus difficiles. C'est le cas justement à Santa Caterina. La piste se déversant au nord, l'ombre y règne même quand le soleil y brille comme ce mardi. Les mouvements de terrain y sont en conséquence plus difficiles à appréhender.
A 33 ans, Poisson, qui se traînait en début de saison (42e à Beaver Creek, 50e à Val Gardena), est réapparu sur un profil inhabituel. "Il fallait un gros c?ur et je n'avais rien à perdre", a indiqué le Haut-Savoyard.
C'est un jour historique pour la France, qui n'avait pas été à pareille fête sur un podium de descente depuis le 23 janvier 1998 à Kitzbühel, à l'occasion d'une descente sprint en deux manches. Au bas de la mythique Streif, Nicolas Burtin (2e) et Jean-Luc Crétier (3e) y avaient terminé derrière le Suisse Didier Cuche.
La descente de Santa Caterina, que les hommes ont découvert en 2014, en remplacement de la Stelvio à Bormio, a du caractère et de la personnalité. Elle rend hommage à Deborah Compagnoni, une championne incomparable, la seule à avoir remporté six médailles d'or entre JO et Mondiaux dans trois disciplines différentes.
Vainqueur des trois premières descentes de la saison, plus adaptées aux glisseurs, le colosse norvégien Aksel Lund Svindal s'est un peu perdu à Santa Caterina, terminant seulement septième à 1 sec 61.
Néanmoins, le skieur d'Oslo a repris la tête au classement général avec 636 points, contre 621 à l'Autrichien Marcel Hirscher, qui ne pratique pas la descente.