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La force d'âme est une vertu cardinale des descendeurs : une semaine après s'être crashé sur la mythique Streif de Kitzbühel, l'Autrichien Hannes Reichelt affronte samedi en favori la pente du Kandahar 2 à Garmisch-Partenkirchen, dans le sud de l'Allemagne.
Mais pour la 7e descente de la saison de Coupe du monde messieurs de ski alpin, Reichelt (35 ans) ne retrouvera pas le Norvégien Aksel Lund Svindal, grand dominateur du début de saison (sept victoires, dont quatre descentes).
Reichelt et Svindal avaient chuté violemment samedi dernier à Kitzbühel, à cinq minutes d'intervalle et au même endroit (l'entrée de l'Hausbergkante), dans la quête du Graal finalement échu à l'Italien Peter Fill. L'Autrichien avait été évacué par hélicoptère. Rapidement sur pieds après son vol dans les filets de protection, Svindal a été pourtant le plus atteint.
Le leader des +attacking Vikings+, opéré au genou droit, a dit adieu à la seconde partie de la saison et au classement général dont il était leader.
"J'ai encore une petite douleur à un genou mais je suis heureux d'être de retour", a indiqué de son côté Reichelt après avoir signé jeudi le meilleur temps du premier entraînement, tout en ratant une porte sur le haut.
Pour préserver la piste, en raison des températures printanières et de la pluie tombée la nuit précédente, les organisateurs ont annulé le second entraînement prévu vendredi.
- Survivant -
Tenant du titre à Garmisch mais dans une version raccourcie de l'épreuve, Reichelt est le dernier survivant d'une Wunderteam décimée. La faute à la pression, la loi des séries ? Le champion olympique Mattias Mayer, Max Franz, Georg Streitberger, autre victime de Kitzbühel, sans oublier les jeunes Thomas Mayrpeter et Markus Duerager lors de la tournée nord-américaine, ont payé au prix fort le "dur métier" de descendeur, selon l'expression de Johan Clarey, quatrième à Kitzbühel et "bien heureux d'être en bas".
Privée du "commandeur" Svindal, la Norvège peut elle encore compter sur Kjetil Jansrud, qui avait brillé toute la saison dernière en l'absence (déjà) de son chef de file, et sur le jeune Aleksander Aamodt Kilde (23 ans).
"On en a beaucoup parlé (des chutes) parce que c'était Svindal et Reichelt. La descente, ça reste dangereux. Dire qu'il fallait arrêter la course, c'est facile après", constate Xavier Fournier, entraîneur du groupe vitesse de l'équipe de France.
Les Bleus se sont d'ailleurs montrés à leur avantage lors de l'unique entraînement, notamment l'espoir Valentin Giraud-Moine et Adrien Théaux, vainqueur sur l'exigeante piste de Santa Caterina (Italie) début janvier.
"Le groupe est homogène et dense. Les anciens comme les plus jeunes sont dans le coup, en confiance, il y a une bonne dynamique. Tout le groupe a monté de niveau", souligne Fournier.
Svindal hors jeu, l'Autrichien Marcel Hirscher a lui retrouvé la tête du classement général. Mais comme un Norvégien peut en cacher un autre, Henrik Kristoffersen, 21 ans et irrésistible en slalom, se dresse désormais sur la route du Salzbourgeois, en quête d'un 5e gros globe consécutif, exploit jamais réalisé.
C'est en géant, dimanche, que les deux champions vont poursuivre leur duel. Et dans ce domaine, l'avantage est encore à Hirscher, qui a remporté trois des quatre courses de la discipline cette saison.
Garmisch, c'est aussi un bon souvenir pour Alexis Pinturault, vainqueur en 2013, devant Hirscher justement.
Le programme (en heure française):
Samedi: descente (11h30)
Dimanche: géant (1re manche 10h30, seconde manche 13h30)