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Alexis Pinturault, vainqueur vendredi à Kranjska Gora d'un quatrième slalom géant consécutif en Coupe du monde, a rejoint dans la discipline-école Jean-Claude Killy, référence et figure tutélaire du ski alpin français.
Killy en avait lui remporté quatre d'affilée lors de l'hiver 1966-1967.
Pour les plus jeunes, le skieur de Courchevel a aussi égalé le triple champion olympique des Jeux d'hiver 1968 de Grenoble, avec quinze succès sur le circuit majeur toutes spécialités confondues.
Sauf qu'à l'époque, les titres olympiques étaient comptabilisés comme autant de victoires en Coupe du monde. Pour la Fédération internationale de ski (FIS), Killy émarge donc à 18 succès.
A vrai dire, Pinturault, sur lequel les fées de la neige se sont penchées à la naissance, ne s'en formalise pas. Le jeune homme, qui aura 25 ans le 20 mars, ne se retourne jamais sur son passé, et encore moins sur les traces de ses glorieux prédécesseurs.
Killy, lui, savait depuis plusieurs années, comme tous les suiveurs du cirque blanc, que Pinturault était de la race des grands. Mais ce dernier tardait à franchir le dernier palier.
En décembre dernier, l'ex-membre du Comité international olympique avait été interrogé sur le chef de file des Bleus, alors en plein doute après une chute sévère en géant à Beaver Creek (Etats-Unis).
- 'Jamais le temps' -
"C'est un skieur potentiellement d'exception, donc il faut qu'il concrétise maintenant. On n'a jamais le temps en fait, je l'ai appris de François Bonlieu qui avait été vice-champion du monde à 16 ans et demi. Et il me l'a dit dix ans après", avait remarqué Killy.
Avec cinq victoires consécutives en descente, en fait toutes les épreuves de vitesse de la saison inaugurale 1966-67 de la Coupe du monde, Killy reste encore devant. Et Pinturault ne s'est pas encore aventuré dans la discipline reine.
A cause d'une entame de saison calamiteuse, Pinturault n'est plus dans la course pour le gros globe que l'Autrichien Marcel Hirscher a pris l'habitude de s'offrir. Le Salzbourgeois, tout juste 27 ans, est désormais proche d'un cinquième sacre consécutif, un record.
Vendredi, après une première manche moyenne (7e), le skieur d'Annaberg a remis de l'ordre dans son matériel et son pilotage pour se hisser sur la troisième place du podium, juste derrière son compatriote Philipp Schörghofer, qui n'avait pas été à pareille fête depuis plus de quatre ans et une troisième place en géant à Alta Badia (Italie), le 18 décembre 2011.
Hirscher compte désormais 293 points d'avance sur le jeune Norvégien Henrik Kristoffersen, quatrième sur la piste slovène, à 1 sec 12 de Pinturault. Ce dernier remonte à la troisième place, déjà sienne au terme des deux saisons précédentes.
Pour le petit globe du géant, Hirscher reste maître de son destin, avec encore 91 points de marge sur Pinturault à deux épreuves de la fin.
- Moisson -
Pinturault avait débuté sa moisson de géants en février, gagnant successivement à Naeba, au Japon, puis par deux fois à Hinterstoder (Autriche) le week-end dernier. Dans la station autrichienne, Hirscher avait à chaque fois été le dauphin du Français.
"La victoire procure toujours un sentiment particulier. C'était difficile aujourd'hui (vendredi). Il y a un bon +happy end+. Demain (samedi), ce sera une autre histoire, et on verra pour le classement de la Coupe du monde de géant. Il faudra être fort mentalement", a commenté le "petit prince", six succès à son actif cette saison avec les super-combinés de Kitzbühel et Chamonix.
Vendredi, le premier géant de Kranjska Gora - qui remplaçait celui annulé le 31 janvier à Garmisch-Partenkirchen (Allemagne) - s'est résumé à deux manches sous la minute. Les organisateurs n'avaient pu, en raison de chutes de neige, préparer à temps le haut de la Podkoren 3 et son mur redouté.
Et comme le mauvais temps, peut-être la pluie, est annoncé, rien ne sera facile samedi pour le second géant qui pourrait se déployer sur toute la longueur de la piste.