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Maurice Manificat, médaillé d'argent du 15 km libre de ski nordique mercredi à Falun, a apporté à la France sa quatrième médaille dans l'histoire des Mondiaux en fond, dix ans après le sacre de Vincent Vittoz à Oberstdorf (Allemagne).
Après le bronze de Jean-Paul Pierrat (sur 50 km en 1978), l'argent de Hervé Balland (50 km, 1993) et l'or de Vincent Vittoz (poursuite, en 2005), Maurice Manificat a donc réussi une performance rare en Suède.
Cela situe l'exploit du natif de Sallanches, 28 ans, qui n'a été devancé que par le Suédois Johan Olsson tandis que le Norvégien Anders Gloeersen a complété le podium, 3e.
"Je veux monter sur le podium et, tant qu'à faire, j'aimerais que ce soit un podium qui a de la gueule", avait déclaré Manificat avant le départ.
Son voeu est exaucé. Le Français s'intercale entre un Suédois porté par son public et un représentant de la Norvège, nation ultra-dominante du fond.
"Maurice était très détendu. Il savait qu'il avait les jambes après son podium la semaine passée en Coupe du monde et sa 5e place au skiathlon (5e samedi à Falun). Mais en sport, rien n'est jamais joué d'avance. Cette médaille, c'est une fantastique récompense pour son travail", s'est réjoui le directeur technique national du ski, Fabien Saguez.
- Toujours dans le top 8 cette année -
Cette première breloque mondiale pour Manificat intervient un an après le bronze décroché par le relais français, dont il faisait partie, aux JO de Sotchi.
Elle couronne surtout un skieur toujours placé depuis qu'il s'était révélé aux JO de Vancouver en 2010 (6e du 15 km).
"Maurice est quelqu'un qui s'est positionné tout de suite en haut de l'échiquier mondial quand il est arrivé il y a quelques années. Cette médaille n'est que logique. Il avait déjà obtenu le titre en moins de 23 ans. Ici, c'est une vraie médaille chez les grands", s'est réjoui Fabien Saguez.
Après sa sixième place à Vancouver, Manificat n'a cessé de progresser, jusqu'à totaliser huit podiums en Coupe du monde (trois victoires) mais jamais de succès dans les grands championnats.
"A Val di Fiemme (les Mondiaux il y a deux ans), j'étais passé à côté. Ce n'était pas possible cette fois! Je ne suis jamais sorti du top-8 cette saison", s'était promis Manificat.
- Et maintenant, le relais -
Il y avait donc de la pression sur les épaules de la meilleure chance française de médaille avec Robin Duvillard (11e mercredi).
Le Haut-Savoyard l'a gérée comme personne. Fidèle à sa réputation de "gars atypique, qui est un peu dans son monde, et parvient de la sorte à être super zen", selon son équipier Jean-Marc Gaillard.
Propos appuyés par ceux de Duvillard: "Hier: Maurice a passé toute sa soirée assis devant son ordinateur. Nous, on fait tout bien pour se préparer +comme il faut+ mais c'est lui qui est sur le podium (rires). Maurice, il lui faut juste un ordinateur, des fusils, un truc à tirer dessus, et ça marche. Tout est dit! Il était vraiment relax", raconte Duvillard.
"Il faut savoir passer le temps en évacuant le stress, justifie Manificat. Il ne fallait pas gamberger même si il y avait ce petit enjeu qui trottait dans ma tête".
Et ce n'est peut-être pas fini pour "Momo" qui ambitionne de décrocher une deuxième médaille cette semaine à Falun, avec ses copains du relais. Comme à Sotchi.
"J'avais les larmes quand Jean-Marc (Gaillard) et Robin (Duvillard) sont venus m'enlacer à l'arrivée. C'est une course individuelle mais ils étaient contents pour moi. C'est bon signe pour vendredi".
Après les deux médailles de bronze du combiné (Jason Lamy Chapuis et le relais par équipes) et l'argent du 15 km, les Bleus remplissent leurs objectifs. Ce n'est peut-être pas fini.