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© AFP/PHILIPPE DESMAZES
Alexis Pinturault, le 4 décembre 2016 lors du slalom géant de Val d'Isère
Alexis Pinturault, Mathieu Faivre, Victor Muffat-Jeandet, Steve Missillier... Même en l'absence de Thomas Fanara, blessé, les talents pullulent en équipe de France de slalom géant, contraignant l'encadrement à gérer la cohabitation entre fortes personnalités pendant tout l'hiver.
La clé, c'est déjà une confrontation quasi quotidienne et de haute intensité aux entraînements. L'intégration réussie des générations successives et un état d'esprit sain, qui permet d'aplanir rapidement les incompréhensions et aspérités, sont d'autres ingrédients d'une réussite qui a valeur d'exemple pour les autres nations.
"Quand il y a des tensions, on se dit les choses", souligne Alexis Pinturault, leader de l'équipe de France depuis quatre saisons.
"Ils sont tous différents: à l'entraînement certains cherchent plus la rivalité, d'autres sont plus centrés sur ce qu'ils doivent mettre en place individuellement. Mais ils se comparent et ça sert à maintenir une certaine intensité", explique Frédéric Perrin, chef du groupe technique.
Et l'entraîneur d'ajouter: "La gestion du groupe? Pas difficile, ce sont de super garçons. On se connaît depuis suffisamment longtemps pour être capable de faire la part des choses. Quand ils prennent le portillon, ils sont tous seuls derrière, mais il y a toujours notre collectif pour se réunir".
Après le triplé (Fanara-Pinturault-Faivre) des finales de Coupe du monde en mars dernier à St Moritz (Suisse), les Bleus ont encore réécrit l'histoire dimanche dernier sur la piste Oreiller-Killy: quatre (Faivre 1er, Pinturault 3e, Fanara 4e et Muffat-Jeandet 5e) dans les cinq premiers, avec l'ogre autrichien Marcel Hirscher intercalé à la deuxième place.
-"Pas le monde des bisounours"-
Mieux encore qu'à l'époque dorée de Killy et des soeurs Goitschel, les trois derniers géants du Cirque blanc ont été l'apanage de trois Tricolores différents: dans l'ordre chronologique, Thomas Fanara, Alexis Pinturault et Mathieu Faivre.
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Victor Muffat-Jeandet lors du slalom géant de Val d'Isère, le 4 décembre 2016
En début de saison, Faivre, le cadet (24 ans) des ténors, avait manifesté un agacement envers les médias focalisés sur Pinturault.
Il a pâtiné ses arguments à l'occasion de son premier succès: "Faut pas rêver: ce n'est pas le monde des bisounours. On travaille pour nous, on le sait tous et c'est très, très sain. Alexis a des résultats incroyables et, forcément, il prend beaucoup de place médiatiquement dans le groupe et sur le ski français".
Différents? Faivre ne récuse pas l'adjectif +nonchalant+, si associé à son ski posé et haut de gamme, et non pas synonyme de désinvolture. Victor Muffat-Jeandet est le +professeur+.
"Victor m'a beaucoup apporté sur la rigueur et l'implication à l'entraînement", avoue Faivre.
"J'ai un tempérament actif et je vais chercher de la quiétude chez Mathieu, répond Muffat-Jeandet. On bosse tous ensemble, mais chacun dans sa filière. On montre que le ski est un des plus beaux sports du monde, il n'y a pas de moule. C'est un peu la même chose que les Norvégiens en vitesse."
"Moi je suis explosif, Thomas (Fanara) lui paraît être guidé par des rails", reprend Pinturault.
Fanara, le vétéran (35 ans), pourtant quatrième à l'arrivée dimanche dernier, s'est blessé au genou droit en seconde manche du géant disputé sur "l'OK". La saison est terminée pour le skieur de Praz-sur-Arly (Haute-Savoie) qui veut néanmoins poursuivre jusqu'aux JO de 2018.
"C'est embêtant pour le groupe, parce qu'on a tous été touchés par ce qui est arrivé à Thomas. Et on va s'en servir pour faire une grosse course samedi", ajoute Fred Perrin.
Steve Missillier, qui s'est un peu perdu après la médaille d'argent aux Jeux de Sotchi, a l'occasion de recomposer le quatuor magique.