Happy Birthday : |
© AFP/FRANCK FIFE
Le sélectionneur du XV de France Guy Novès lors d'une séance d'entraînement à Marcoussis, le 17 mars 2017
Surmonter la pression défensive galloise, anticiper les pièges sur ballons hauts et faire abstraction des crises qui traversent le rugby français: le XV de France est face à un gros défi pour bien boucler samedi (15h45) son Tournoi des six nations.
. "La qualité défensive des Gallois"
La semaine dernière, Les Gallois ont annihilé l'attaque irlandaise, incapable d'inscrire le moindre essai à Cardiff (22-9). "Ils ont étouffé leurs adversaires, je ne veux pas mourir étouffé comme ça", s'est emporté jeudi Guy Novès.
La "qualité physique et mentale" des Gallois a fait la différence, estime le Toulousain. "L'Irlande, qui a quand même un rugby pragmatique, avec très peu de déchet, a perdu très peu de ballons - contrairement à nous - mais n'a pu passer la ligne d'essai galloise", analyse le sélectionneur. "Cela démontre la qualité défensive des Gallois."
"Leur défense monte très vite, elle est très agressive", souligne l'ouvreur Camille Lopez. "C'est une équipe constante avec une très bonne défense, très bien organisée", explique Damien Chouly: "ils ont un gros premier rideau qui met beaucoup de pression, qui cherche beaucoup à renverser la pression".
Contre le XV du Trèfle, le Clermontois a surtout remarqué "l'intensité énorme" de la pression défensive galloise. "C'est là-dessus qu'il va falloir rivaliser", estime le troisième ligne.
Ce qui implique une application sans faille dans l'animation offensive. "Si on veut vraiment les fatiguer, il va falloir tenir le ballon de nombreux temps de jeu", insiste Chouly.
. Concours de saut en hauteur
Offensivement, les Galles progressent de deux manières, selon Damien Chouly: "Dès qu'ils ont le ballon, soit ils enchaînent de nombreux temps de jeu près des lignes, soit ils mettent du jeu au pied de pression".
Sur cette dernière option, il y a deux types de menaces, souligne le Clermontois: les Gallois avancent "soit par leurs trois quarts avec du jeu au pied rasant pour mettre de la pression dans le dos (de la défense adverse), soit avec des chandelles où ils sont très adroits dessous, notamment (l'ouvreur Dan) Biggar".
"Comme d'habitude, ils sont toujours aussi bons sur les ballons hauts", souligne l'arrière ou ailier Djibril Camara, non retenu pour le match mais qui avait en 2016 vécu sa première sélection contre le XV du Poireau.
"On avait perdu plus de huit ballons sur les ballons hauts", se souvient le Parisien, qui insiste sur l'imprévisibilité de l'exercice. "Quand il y a deux personnes en l'air qui se bagarrent, parfois le ballon tombe. C'est comme ça, on ne peut pas être en dessous tout le temps."
A ce sujet, Novès rappelle, fataliste, le retard pris par les Français: "Si l'adversaire saute un peu plus haut que vous... A-t-on progressé suffisamment pour rivaliser avec les Gallois ? On s'est préparé en conséquence aussi sur ce secteur, mais les joueurs qui +jumpaient+ à 30 cm vont-ils être capables de +jumper+ à 1,50 m du jour au lendemain? Pour avoir fait de l'athlétisme, je n'en suis pas certain."
. Faire abstraction du contexte
Face à une charnière expérimentée (Rhys Webb-Dan Biggar) et à des ailiers (North, Liam Williams) "surpuissants" selon Camara, les Bleus devront aussi faire abstraction d'un contexte exceptionnellement tendu.
Au bras de fer qui se durcit entre la Fédération et la Ligue au sujet des contrats fédéraux, un sujet qui les concerne directement, s'ajoute depuis lundi la tempête provoquée par l'annonce surprise de la fusion, dès la saison prochaine, entre le Racing 92 et le Stade Français.
Les Parisiens Camara et Jonathan Danty, qui s'étaient lundi échappés de Marcoussis pour manifester leur désapprobation avec les autres joueurs au stade Jean-Bouin, n'ont pas été retenus, au contraire de Rabah Slimani. Le pilier a aussi fait savoir son opposition sur les réseaux sociaux, mais de façon plus mesurée pour se préserver.
Côté Racing, où l'on s'est fait plus discret, Brice Dulin aura peut-être aussi son avenir en tête au moment de débuter le match, tout comme Camille Chat, qui a refusé mardi de s'exprimer sur le sujet, et Eddy Ben Arous. Tous deux entreront en cours de match.