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© AFP/CHRISTOPHE SIMON
Le pilier du XV de France Uini Atonio lors de l'entraînement du capitaine la veille du match face à l'Ecosse, le 11 février 2017 à Marcoussis
Le XV de France devra être très vigilant quant à la vitesse et au jeu de touche des Ecossais, deux de leurs atouts traditionnels, et vaincre ses points faibles actuels que sont l'indiscipline et le réalisme, dimanche dans le Tournoi des six nations.
. Serrer le frein à main
C'est la première évidence quand on regarde un XV du Chardon plus mobile que physique: moins puissant que les autres, il compense par la vitesse et le mouvement.
"C'est leur ADN et c'est quelque chose qui marche", a commenté Damien Chouly, à qui Guy Novès a préféré Loann Goujon, dont la puissance supérieure pourrait permettre de briser quelques élans. "Ce match sera, je pense encore, plus intense que le week-end passé. Vu le volume qu'ils mettent, ça va aller encore plus vite que contre l'Angleterre", prédit l'expérimenté Clermontois.
Freiner la vitesse par la force, fixer les Ecossais, c'est aussi en partie la raison du maintien d'Uini Atonio (1,96 m pour 140 kg) malgré sa prestation très mitigée en Angleterre samedi dernier (défaite 19-16).
Atonio et d'autres pourraient être utiles pour suivre l'exemple des Irlandais en perçant au coeur, autour des zones de ruck où les Ecossais ne contestent pas systématiquement. "Ils ne sont pas dans les rucks donc ils sont sur la ligne de défense, ils montent vite il n'y a pas trop d'espace entre eux", analyse le deuxième ligne Julien Le Devedec.
. Conquête: attention aux pièges
Si, en mêlée fermée, les Ecossais pourraient souffrir en l'absence de leurs deux titulaires habituels, W.P. Nel et Alasdair Dickinson, gare à l'autre phase-clé de la conquête, la touche, où les frères Richie et Jonny Gray font des ravages.
La Calédonie fait valoir un "alignement très grand avec les deux frères Gray (2,07 m pour Richie, 1,98 m pour Jonny) et un troisième ligne très aérien", souligne Chouly, qui sait de quoi il parle pour avoir évolué à l'ASM sous les ordres du sélectionneur de l'Ecosse Vern Cotter, et avec Nathan Hines, désormais chargé de la touche pour le XV du Chardon.
Gare à ses combinaisons concoctées en touche, comme samedi dernier contre l'Irlande (27-22), avec trois arrières dans l'alignement pour un essai.
Les Bleus devront surtout assurer leurs propres lancers, alors qu'ils se sont privés des qualités en touche de Chouly pour privilégier la puissance de Goujon.
Et les Ecossais allant, selon Chouly, "moins rendre le ballon au pied que les Anglais, la bataille pour le ballon et son utilisation va être très importante".
Notamment dans les rucks. "Ils bataillent (et en phase offensive) les soutiens sont là, proches, et le porteur n'est jamais +mort au sol+, toujours en mouvement, donc il gagne du temps aussi pour les soutiens. Ce qui fait qu'ils ont des ballons propres et rapides", clé de voûte de leur jeu basé sur le mouvement, analyse Chouly.
. Le money-time dans les têtes
En Angleterre, les Français ont subi leur troisième défaite consécutive à cinq points ou moins, pour n'avoir pas pu renverser la vapeur dans les dix minutes. Ce qu'ont en revanche réussi à faire les Ecossais contre l'Irlande.
Un savoir-faire mental essentiel? "Nous savons comment gérer la rencontre dans les dix dernières minutes comme nous l'avons fait l'an dernier", a rappelé samedi au Stade de France Jason O'Halloran, l'entraîneur des arrières écossais. En 2016, l'Ecosse avait dominé l'équipe de Guy Novès à Murrayfield (29-18) en faisant la différence dans le dernier quart d'heure.
Pour que la défaite ne soit pas une fatalité, les Français doivent aussi gommer leurs carences disciplinaires (15 pénalités concédées à Twickenham, contre 8 pour les Anglais) et surtout mettre fin à leur récurrent manque de réalisme.