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© AFP/Gabriel Bouys
Le pilier italien Martin Castrogiovanni lors du match de Six nations contre la France, le 3 février 2013 à Rome.
Le pilier barbu Martin Castrogiovanni est le rugbyman le plus populaire d'Italie pour ses performances et son look, mais surtout un de ses meilleurs atouts pour le match en Écosse, comptant pour la 2e journée du Tournoi des six nations, samedi à Edimbourg.
"Castro", son costume orange, ses pubs hilarantes pour la gymnastique et le volley féminin, ses charges dévastatrices... Le All-Stars RC Toulon pourrait bien découvrir la saison prochaine ses 118 kg hirsutes. D'accord avec le club de la Rade, Castrogiovanni n'a pas encore été libéré par Leicester, son club anglais.
A 31 ans, il est "notre plus célèbre chevelu, sourit Jacques Brunel. Ils plaisent au public, comme Chabal en France."
"C'est une figure, mais surtout un très grand pilier, un des meilleurs à son poste, et depuis très longtemps, explique à l'AFP l'entraîneur français de l'Italie. Il est très bon en mêlée, mais aussi totalement tourné vers le rugby moderne, il a la capacité de s'engager dans le jeu et d'être très performant."
En témoigne son superbe essai contre la France (23-18) pour la plus belle entrée dans le Tournoi de l'histoire de l'Italie.
"En outre, c'est un bon garçon, ajoute Brunel, qui donne une très bonne image du rugby italien, il a un très bon rapport avec le public, avec les médias et avec tout le monde. C'est sa nature, il a le contact avec les gens, avec les jeunes. Et peut-être deviendra-t-il un grand acteur."
Cette fois l'entraîneur français ne plaisante qu'à moitié. Porte-drapeau de l'Ovalie italienne, Castro multiplie les couvertures de magazine et les spots télés. A l'annonce des équipes contre la France, il l'a emporté à l'applaudimètre devant le "Baron" Andrea Lo Cicero.
Cet été il a tourné plusieurs sketches très drôles avec les volleyeuses italiennes et l'équipe de gymnastique sportive pour promouvoir les jeux Olympiques sur la chaîne Sky. L'humour tenait sur le contraste entre le gabarit de Castro et les plus menues athlètes.
L'an dernier il étêtait des coqs - français - d'un coup de hache et cassait une cuillère de bois dans une émission de cuisine pour présenter les matches du Tournoi sur la même chaîne.
Castro explique avoir vaincu sa timidité grâce au rugby et aime bien les caméras. Il se verrait bien en braies rayées ciel et blanc dans le rôle d'Obélix, par exemple.
Arrivé d'Argentine à 20 ans pour jouer à Calvisano, "Castro" jouera pour la 93e fois pour la "Nazionale" contre l'Ecosse. Parti à Leicester sans parler un mot d'anglais, il s'apprête à rejoindre la France sans maîtriser la langue des bandes-dessinées de Mourad Boudjellal, ex-patron des éditions du Soleil et président du RCT.
Il ne veut plus évoquer sa situation contractuelle tant que durent les négociations entre Toulon et les "Tigres", avec qui il est triple champion d'Angleterre (2007, 2009, 2010), sans jamais avoir joué la finale à cause de blessures! "J'en ai pleuré", a-t-il dit dans une interview au magazine de la Gazzetta dello sport.
"Tant que Leicester n'est pas d'accord, je ne peux pas dire que je suis un joueur de Toulon ni que je quitte Leicester, avait-il dit avant le début du Tournoi. J'attends donc avec inquiétude que cela se fasse, car ce sera un grand changement, et qui me convient car je joue peu et je veux jouer un peu plus".
La dernière fois qu'on l'a vu en France hors rugby, c'était en costard orange vif au mariage de son capitaine Sergio Parisse et d'Alexandra Rosenfeld, miss France 2006. Déjà parmi les stars.