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© AFP/Punit Paranjpe
Le pilote Mercedes Michael Schumacher envoi un baiser à ses fans en marge du Grand Prix de Singapour le 20 septembre 2012 à Singapour.
Michael Schumacher avait beaucoup gagné pendant le premier chapitre de sa carrière exceptionnelle, chez Benetton et Ferrari; il arrêtera définitivement sa carrière en Formule 1 fin 2012, en ayant "beaucoup appris" en perdant, chez Mercedes.
"Depuis six ans, j'ai beaucoup appris sur moi-même, par exemple qu'on peut s'ouvrir et se faire plaisir sans perdre sa concentration", a reconnu "Schumi", 43 ans, dans le paddock de Suzuka.
Il s'est aussi rendu compte, depuis sa première retraite fin 2006 et son retour début 2010, "que perdre est à la fois plus difficile et plus instructif que gagner".
L'aveu est à la mesure du personnage, aussi hautain et arrogant pendant sa première époque, marquée par sept titres de champion du monde et 91 victoires, qu'il est serein et décontracté, presque humble, depuis que Ross Brawn, son ex-mentor chez Ferrari, est venu le tirer de son congé sabbatique pour lui offrir le volant d'une "Flèche d'argent".
'Pendant ces trois saisons frustrantes, Schumacher a fait quelques belles remontées, notamment à Spa, son circuit préféré, mais n'a signé qu'une seule pole position (Monaco 2012), gâchée par une pénalité, et n'est monté quune seule fois sur le podium (Valence 2012). Alors le doute s'est installé chez ce Baron Rouge qui n'avait jamais douté, ou si peu.
"Ces derniers mois, je n'étais plus sûr d'avoir encore la motivation et l'énergie nécessaires. Mercedes a eu l'opportunité de prendre Lewis Hamilton. Ca a facilité ma décision", a-t-il confié. "Je suis encore capable de me battre contre les meilleurs pilotes du monde, mais il arrive un moment où il faut dire au revoir. C'est ce que je fais aujourd'hui et cette fois-ci ça pourrait bien être pour toujours", a-t-il ajouté, très ému.
Pour Brawn, directeur technique de Mercedes-AMG, Schumacher restera comme "le plus grand pilote du siècle", même s'il a été brutalement débarqué la semaine dernière. Le directoire de la marque à l'étoile, après avoir longtemps attendu qu'il se décide, a finalement sauté sur l'occasion de recruter Hamilton, 27 ans, qui était sur le marché.
© AFP/Patrick Hertzog
Le pilote Allemand Michael Schumacher alors chez Ferrari le 1er septembre 2002 sur le podium du Grand Prix de Belgique à Spa-Francorchamps
"Michael a beaucoup apporté à l'équipe, dans les coulisses, même si ça ne s'est pas vu", a ajouté Brawn, avec à ses côtés Norbert Haug, le patron de la compétition chez Mercedes. Les deux hommes seront théoriquement chapeautés, l'an prochain, par un autre champion du monde de F1, l'Autrichien Niki Lauda, qui n'avait pas mâché ses mots cette semaine au sujet de l'équipe et de "Schumi".
"Il a échoué dans une voiture qui n'a jamais été compétitive", a estimé Lauda, sacré en 1975, 1977 et 1984. Et il a ajouté, histoire de bien savonner la planche de l'ancien Kaiser de la F1: "Je doute qu'il puisse de nouveau lutter régulièrement avec les meilleurs, les Sebastian Vettel, Fernando Alonso et Lewis Hamilton".
Schumacher a sûrement enregistré le message et il en a tiré toutes les conséquences, lui que certains voyaient déjà comme patron de Mercedes en F1: "C'est à nouveau le temps de la liberté, je ne sais pas du tout ce que je vais faire. Je n'ai rien prévu et ce n'est pas le moment de prendre ce genre de décision. J'ai des options, vous le savez, mais je ne vais pas me précipiter".
Il reste six courses au "Schumacher 2.0" pour réussir son dernier pari, gagner une dernière fois en F1. "Je veux maintenant me concentrer sur la fin de saison, en profiter avec vous et qu'on s'amuse !". "Schumi" le futur retraité, pour de vrai, a bien changé.