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Des joueurs au Paris Games Week à Paris le 1er novembre 2012
A l'instar des sports traditionnels comme le football ou le rugby, le jeu vidéo s'est désormais structuré en spectacle, avec des compétitions durant desquelles s'affrontent les meilleurs joueurs de la planète devant de nombreux spectateurs.
Le Paris Games Week, principal salon du secteur en France qui se tient cette semaine à la Porte de Versailles, accueille les finales de l'ESWC, l'une des fédérations qui promeut le sport électronique et organise chaque année la Coupe du monde des jeux vidéo.
"Notre objectif, c'est de faire du jeu vidéo un grand spectacle. La mise en scène est étudiée pour cela avec des parties retransmises sur grand écran devant le public et des commentateurs, comme pour un match de football", explique à l'AFP Matthieu Dallon, directeur général de la société Oxent, propriétaire de l'ESWC.
L'engouement pour le sport électronique est né à la fin du XXe siècle en Corée du Sud grâce à l'ouverture de milliers de salles pour les jeux en réseau et au développement des connexions internet à haut débit. Des chaînes de télévision diffusent même des matches entre les meilleurs joueurs.
Si le décollage a été plus lent en Europe et en Amérique du Nord, "la machine est désormais bien lancée", veut croire M. Dallon.
Pour rencontrer le succès, ces compétitions doivent reposer sur des productions "faciles à comprendre mais difficiles à maîtriser", ajoute-t-il.
D'autres contraintes existent, à commencer par l'absence de bug permettant à l'un des joueurs de prendre injustement l'avantage sur son adversaire, comme le fait de pouvoir frapper à l'infini un personnage en l'air dans un titre de combat.
Parmi les "disciplines" les plus populaires actuellement dans les tournois des "pro gamers" (contraction de "professional gamers" ou "joueurs professionnels", ndlr) figurent le titre de stratégie "StarCraft 2", la simulation de football "Fifa", le jeu de rôle et d'action "Dota 2" ou encore le jeu de course "TrackMania".
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Des joueurs au Paris Games Week, Porte de Versailles à Paris, le 1er novembre 2012
Pour un éditeur, avoir une de ses productions retenue pour une compétition est l'assurance d'un succès commercial, avec une communauté qui se fédère rapidement, à tel point que certains ne cachent pas qu'ils intègrent le paramètre "tournoi" dans les développements de leurs jeux.
"C'est devenu un moyen de rayonnement de nos marques. On réfléchit donc à beaucoup de détails: les modes de jeu, la caméra pour les spectateurs ou encore les classements", souligne Thomas Painçon, directeur marketing online de l'éditeur français Ubisoft.
"Il est très difficile d'avoir un jeu retenu pour le sport électronique car les jeux qui le sont restent souvent très longtemps dans les tournois, tout simplement parce que les joueurs qui ont passé des heures à s'entraîner n'ont pas envie de recommencer régulièrement un apprentissage depuis le début", ajoute-t-il.
Comme les sports traditionnels, le e-sport a lui aussi son mercato avec ses transferts de joueurs. Stephano, considéré comme le meilleur Français du moment, a ainsi quitté son équipe Millenium cet été pour rejoindre la prestigieuse formation américaine des Evil Geniuses.
Et si les salaires sont loin d'égaler ceux des stars du football, les vainqueurs des tournois peuvent tout de même remporter un joli pactole, avec une victoire le plus souvent récompensée par un chèque de plusieurs milliers de dollars.