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© AFP/XAVIER LEOTY
La Française Lucie Ruffie face à l'Allemagne lors des Championnats du monde d'Ultimate Frisbee, le 18 juin 2017 à Royan
En Ultimate frisbee, pour souffler un peu, il faut avoir le disque en main, car à ce moment-là, il est interdit de se déplacer. Un instant appréciable pour les compétiteurs qui disputent depuis dimanche, et sous forte chaleur, les Championnats du monde à Royan (Charente-Maritime).
Au total, 120 équipes issues de 39 pays se mesurent lors de ces championnats organisés jusqu'au 24 juin sur la plage de la ville. Les sept équipes de France engagées visent la qualification pour les premier Jeux mondiaux en 2019 à San Diego, aux États-Unis.
Lorsqu'un joueur a le discoplane - nom français du frisbee - en main et ne bouge plus, les quatre autres joueurs de l'équipe doivent se démarquer de leur défenseur pour espérer recevoir le disque. Et de passe en passe, l'équipe remonte le terrain jusqu'à ce qu'un joueur réceptionne le disque dans l'en-but adverse pour marquer un point.
Mais pas question de prendre son temps pour assurer la transmission : l'adversaire est là pour compter les dix secondes maximum autorisées, sans quoi la possession change d'équipe.
Cette limite de temps assure le rythme des matchs, qui se déroulent en 45 minutes ou s'arrêtent lorsqu'une équipe atteint 13 points. En deçà, une prolongation est disputée jusqu'à un score donné, généralement un point de plus que l'équipe qui mène au score.
Cette règle a été fatale dimanche, en match d'ouverture, à l'équipe de France mixte d'Ultimate, la catégorie reine, qui compte deux garçons et trois filles ou l'inverse.
Chaussons en néoprène ou chaussettes aux pieds pour supporter le sable brûlant, pommade noire sous les yeux contre l'aveuglement, les Bleus menaient 8 à 7 face à l'Allemagne à la fin du temps réglementaire. Mais la quatrième nation mondiale a encaissé deux points d'affilée, s'inclinant 9 à 8 devant les champions du monde.
"C'est un mélange de satisfaction et de déception", a réagi le capitaine français Gaël Ancelin, licencié à Strasbourg. "On pouvait gagner, mais on a commis quelques petites fautes comme des lancers ou des réceptions mal assurés. Il y avait une grosse pression défensive en face", commente-t-il. Tous les joueurs sont sortis exténués après presque une heure d'efforts sous une chaleur accablante.
- Auto-arbitrage -
Spécificité de ce sport, inventé aux États-Unis dans les années 1960 et dont la fédération internationale a présenté une demande auprès du Comité international olympique pour figurer au programme des jeux Olympiques de 2020 ou de 2024 : les joueurs s'auto-arbitrent. Et à la fin du match, les équipes évaluent leurs adversaires selon différents critères, dont le fair-play et la connaissance des règles.
"L'Ultimate exige une bonne condition physique", explique Eric Maniez, l'un des trois entraîneurs des sept équipes de France (mixte, homme femme, master ? jusqu'à 33 ans ? et grand master ? jusqu'à 40 ans). "Pour jouer, il faut de l'endurance, de l'explosivité et de la technique individuelle. Chaque équipe compte quinze membres qui peuvent entrer après chaque point marqué", détaille-t-il.
Tous ont suivi une préparation d'un an. A chacun des quatre stages, il y avait environ 80 joueurs et seuls quinze ont été retenus pour chaque équipe.
La France compte environ 4.000 licenciés, répartis dans une centaine de clubs. "De plus en plus de jeunes nous rejoignent grâce au développement de ce sport en milieu scolaire", se félicite le président de la Fédération de "flying disc France", Franck Leygues.
Preuve de cet essor, l'équipe de France mixte a décroché une inédite quatrième place mondiale lors des derniers championnats du monde en 2016 à Londres.