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© AFP/Alexander FEDOROV
Le ministre des Sports Vitali Moutko, à la Fédération russe de football, le 24 septembre 2016
Le ministre russe des Sports Vitali Moutko, visé par l'Agence mondiale antidopage pour son rôle présumé dans le vaste scandale de dopage mis en place par l'Etat russe, a été promu vice-Premier ministre chargé des Sports, ont annoncé mercredi les agences russes.
Le choix de Vitali Moutko comme vice-Premier ministre chargé des Sports, de la Jeunesse et du Tourisme, un poste nouvellement créé, a été proposé mercredi par le Premier ministre russe Dmitri Medvedev lors d'une réunion avec Vladimir Poutine, qui a accepté de le nommer, précisent les agences.
Le nouveau ministre des Sports sera l'escrimeur Pavel Kolobkov, champion olympique à Sidney en 2000, qui était jusque-là vice-ministre des Sports.
Vitali Moutko, 57 ans, avait été mis en cause en juillet dans un rapport de l'Agence mondiale antidopage (AMA) rédigé par le juriste canadien Richard McLaren, qui mettait en évidence un dopage supervisé par les autorités russes lors des JO d'hiver 2014 de Sotchi et aux Mondiaux d'athlétisme de Moscou en 2013.
Il y était accusé pour onze cas de dopage dissimulés par les autorités russes entre 2012 et 2015 concernant des joueurs de football. Ces derniers avaient bénéficié de l'attention particulière de Vitali Moutko, qui préside aussi la Fédération russe de football et le Comité d'organisation de la Coupe du monde 2018 en Russie.
"Les échanges de courriers électroniques auxquels a eu accès la commission d'enquête montrent que la décision finale de falsifier les résultats provenait de +VL+", explique le rapport McLaren, "VL" désignant les initiales du prénom et du patronyme, Leontievitch, de Vitali Moutko.
Malgré des appels internationaux à sa démission et la promesse russe de suspendre tous les responsables mis en cause dans le rapport, Vitali Moutko était resté en place, assurant que les accusations contre lui étaient "impossibles et irréelles".
Le ministre bénéficie en effet d'un atout clé: le soutien de Vladimir Poutine, avec lequel il cultive une longue amitié depuis que les deux hommes ont travaillé ensemble dans l'administration de Saint-Pétersbourg, au début des années 1990.
La conseillère antidopage de Vitali Moutko ou son vice-ministre des Sports Iouri Nagornykh, présenté comme "l'homme de liaison" du ministère indiquant au laboratoire antidopage de Moscou quels échantillons d'athlètes dopés conserver ou supprimer, avaient en revanche été suspendus après ces révélations et selon Richard McLaren, "il est inconcevable que Vitali Moutko n'ait pas été au courant" des actes de son adjoint.
Vitali Moutko n'a pas pu assister aux Jeux olympiques de Rio en août, le Comité international olympique (CIO) ayant refusé de l'accréditer.
L'immense scandale ayant suivi la publication du rapport McLaren avait provoqué l'exclusion de la délégation russe des Jeux paralympiques de Rio, tandis que de nombreux sportifs russes n'avaient pas été autorisés à participer aux jeux Olympiques.