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© AFP/Alexei Nikolsky
Vladimir Poutine en visite le 3 janvier 2014 à Sotchi
Des mesures de sécurité sans précédent dans l'histoire olympique sont entrées en vigueur mardi en Russie, à un mois de l'ouverture des Jeux d'hiver à Sotchi, alors que les craintes d'attentats ont été relancées par deux attaques suicide fin décembre.
L'entrée de tous les automobilistes à Sotchi est désormais filtrée et l'accès à cette ville de 350.000 habitants est interdit aux véhicules venant de l'extérieur ne disposant pas d'autorisation.
Les forces de l'ordre, déjà déployées en nombre dans cette station balnéaire entre les bords de la mer Noire et les montagnes du Caucase, ont été renforcées mardi.
Ce dispositif entre en vigueur un mois avant les JO, du 7 au 23 février, et sera maintenu jusqu'au 23 mars, soit une semaine après la clôture des jeux paralympiques (7 au 16 mars), en application d'un décret signé par le président Vladimir Poutine.
Quelque 37.000 policiers et des unités de l'armée de terre seront mobilisés pour assurer la sécurité des Jeux, le plus grand événement international organisé par la Russie depuis la chute de l'URSS en 1991. Un rendez-vous auquel tient particulièrement le président Poutine, qui veut faire de ce rassemblement mondial une vitrine de la Russie.
"Les Jeux de Poutine"
© AFP/
Attentat le 30 décembre 2013 à Volgograd
Cet événement, que certains appellent les "Jeux de Poutine", sera "snobé" par plusieurs dirigeants occidentaux, les présidents français et allemands par exemple, dont l'absence à la cérémonie d'ouverture le 7 février est interprétée comme un signe de protestation contre les violations des droits de l'homme en Russie, dénoncées par les ONG.
Ces mesures de sécurité exceptionnelles avaient été décidées de longue date, pour faire face notamment à la menace terroriste, le chef de la rébellion islamiste du Caucase, Dokou Oumarov, ayant appelé en juillet à empêcher la tenue des Jeux de Sotchi "par tous les moyens".
Mais les craintes de voir des militants islamistes lancer des attaques pendant les Jeux ont été renforcées par deux attentats suicide non revendiqués, attribués à des kamikazes, qui ont fait 34 morts les 29 et 30 décembre à Volgograd (sud-ouest), à 700 kilomètres de Sotchi.
Le week-end dernier, le président Poutine a cependant cédé aux pressions du Comité international olympique (CIO) en autorisant finalement les manifestations pendant les Jeux, dans une "zone spéciale", et à condition d'avoir le feu vert des autorités locales.
Le dispositif de sécurité en place pour les JO, contrôlé par le puissant Service fédéral de sécurité (FSB), est encore plus sévère que celui en vigueur pendant les JO d'été de Pékin en 2008.
Militaires et missiles
© AFP/L. Saubadu
Croquis montrant le parcours de la flamme des JO d'hiver de Sotchi-2014
"A partir du 7 janvier, toutes les unités chargées de la sécurité des participants et des invités aux jeux Olympiques seront prêtes à intervenir à tout moment", a déclaré le ministre russe des Situations d'urgence, Vladimir Poutchkov.
La police contrôle depuis mardi les routes d'accès à Sotchi, laissant passer seulement les voitures et camions ayant une accréditation visible depuis leur pare-brise, selon des images diffusées par la télévision russe.
Environ 12.000 véhicules ont reçu l'autorisation d'entrer à Sotchi: 3.000 pour livrer des biens de première nécessité, et 9.000 pour accéder aux sites olympiques, selon la chaîne de télévision Vesti.
En ville, des "voies olympiques" réservées aux véhicules ayant une autorisation ont été mises en service, les contrevenants risquant une amende de 5.000 roubles (110 euros).
Outre le transport routier, la navigation en mer Noire a été limitée.
La surveillance va s'effectuer aussi depuis le ciel avec un système par satellite, ainsi qu'avec des dizaines de drones.
L'armée de terre russe va elle aussi participer aux opérations de sécurité pour les préparatifs et le déroulement des JO. Les militaires disposeront à Sotchi de systèmes de défense antiaérienne Pantsir-S, une nouvelle génération de missiles sol-air.
La Russie va aussi surveiller toutes les communications grâce à un système qui permet au FSB d'accéder à tous les échanges téléphoniques et sur l'internet, dont l'existence a été révélée fin 2013 par deux journalistes russes.
De leur côté, les Etats-Unis se sont déclarés prêts la semaine dernière à aider la Russie à assurer la sécurité des JO "si une demande" en ce sens était formulée.
Par ailleurs, le comité d'organisation des JO a annoncé mardi l'ouverture du principal centre de presse, à proximité du parc olympique.