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Deux ans après Dublin, Clermontois et Toulonnais se retrouvent samedi à Twickenham (18h00/16h00 GMT) en finale de la Coupe d'Europe, les premiers à la recherche d'une première couronne continentale, les seconds en quête d'un triplé jamais réalisé.
Ils se connaissent beaucoup trop bien pour ne pas entrer dans un petit jeu d'intox. Voilà deux saisons que Clermont et Toulon dominent le rugby français, voire européen, et se jaugent à distance depuis cette fameuse finale européenne de 2013 remportée par le RCT (16-15) contre un Clermont qui s'était "tiré une balle dans le pied", d'après son troisième ligne Julien Bonnaire.
"Cette finale, cela fait deux ans qu'ils se la mangent", avait affirmé le président toulonnais Mourad Boudjellal il y a deux semaines, après la victoire face au Leinster (25-20 a.p.) qui a maintenu intact le rêve toulonnais de remporter une troisième Coupe d'Europe de suite, ce que personne n'a jamais réalisé.
"Je pense qu'il y aura un gros esprit de revanche de Clermont", a embrayé cette semaine le centre Maxime Mermoz, finalement forfait en raison d'une blessure à un poignet.
Bizarrement, côté auvergnat, on n'est pas du tout d'accord, de la même manière qu'on avait évacué toute idée de vengeance avant la demi-finale face aux Saracens (13-9), leurs bourreaux l'an dernier au même stade de la compétition.
"Beaucoup d'eau a coulé sous les ponts. Si on compare les deux équipes (Toulon et Clermont), il y a pas mal de différences. Et les athlètes de haut niveau ont l'habitude de ne jamais ou rarement se retourner après une victoire ou une défaite. Car ce n'est pas ça qui fait gagner", a ainsi souligné le directeur sportif de l'ASM, Jean-Marc Lhermet.
- Rejeter la pression -
Si les effectifs ont légèrement changé depuis 2013, Clermont a véritablement tourné une nouvelle page avec le départ l'été dernier de Vern Cotter, remplacé par son ancien adjoint Franck Azéma.
Sans renier le "socle" du passé, Azéma, épaulé par un technicien triple vainqueur de l'épreuve, Jono Gibbes (2009, 2011 et 2012 avec le Leinster), a voulu ouvrir une nouvelle ère, débarrassée du poids des précédentes défaites en phases finales.
Cette nouvelle aventure se déroule pour le moment sans accroc, portée semble-t-il par une sérénité nouvelle.
Reste maintenant à la conclure par un titre, ce qui "au bout du bout fait la différence entre les très grandes équipes, qui marquent l'histoire, et les bonnes équipes", souligne Lhermet.
Les trophées, c'est justement Toulon qui les collectionne depuis quelques années (Coupe d'Europe 2013 et 2014, Championnat 2014), comme les finales: ce sera sa septième de suite.
De là à faire du RCT le favori? C'était l'autre petit jeu de la semaine entre les deux camps, qui ont tenté de reporter la pression sur l'autre.
- Départ en beauté -
Et comme souvent, Mourad Boudjellal n'est pas en reste: "(Clermont) C'est une espèce d'armée bien structurée là où, nous, j'ai l'impression qu'on est encore un peu désordonné. Il n'y a pas photo. La seule chose qui peut nous permettre de gagner ce match est un exploit individuel".
On connaît trop bien le président varois pour le croire, et il suffit de regarder le CV de l'effectif toulonnais, constellé d'étoiles ayant l'expérience des grands rendez-vous, pour balayer cette idée.
Ainsi les Toulonnais, à l'aube d'un triplé européen sur lequel se sont cassé les dents Leicester (2001, 2002) et le Leinster (2011, 2012), auraient "peut-être besoin de s'enlever un peu de pression", selon Azéma.
"Cela paraît logique qu'on soit les favoris, non? On a gagné le titre année dernière, il y a deux ans, et on a fait doublé l'année dernière", ironise le manager auvergnat.
Il n'y aura de toutes façons pas de favori, dans un Twickenham peu garni (environ 50.000 spectateurs attendus), entre deux équipes qui voudront offrir un départ par la grande porte à leurs glorieux anciens (Hayman, Botha, Williams à Toulon, Pierre, Bonnaire et Nalaga à Clermont) et se connaissent parfaitement.