Happy Birthday : |
© AFP/NICOLAS TUCAT
Le Sud-africain Ruan Pienaar (Ulster) résiste à Clément Maynadier de l'UBB) en Coupe d'Europe, le 16 octobre 2016 à Chaban-Delmas
A l'insu de son plein gré: après sept ans de service, le demi de mêlée international sud-africain Ruan Pienaar, fervent chrétien, quittera contraint et forcé l'Ulster, à la fin d'une dernière saison qu'il espère bénie.
A 32 ans, celui qui affrontera avec son équipe Clermont samedi à Belfast en Coupe d'Europe, doit laisser la place aux jeunes, c'est la loi. Un règlement de la Fédération irlandaise (IRFU) interdit désormais à un joueur non-éligible pour le XV du Trèfle de signer plus d'un contrat sur le sol irlandais.
"Il est vital autant pour l'Ulster que pour le rugby irlandais de favoriser l'émergence de talents dans la région et prolonger le contrat de Ruan empêchera le développement de jeunes joueurs qui ont le potentiel pour devenir des stars en Ulster et en Irlande", avait justifié la Fédération.
Le couperet de l'IRFU était donc tombé fin août: le champion du monde 2007, arrivé à Belfast en 2010, ne pourra pas continuer à mener les Ulstermen.
"Je ne pars pas en quête d'un nouveau défi ou pour des raisons financières, je voulais rester, et je sais que l'Ulster a tout fait pour me garder à Belfast", s'était plaint Pienaar cet été, faisant part de ses regrets, voire de sa colère, de devoir quitter l'île où ses enfants sont nés.
Séduit par l'accueil des habitants de Belfast, il est tombé amoureux de l'Irlande du Nord. Au point de ne pas céder aux sirènes de Toulon en 2013.
"Je sens que le Seigneur a encore beaucoup à me montrer ici et il y a encore tellement de choses que je dois faire à Belfast", avait confié ce fervent chrétien en janvier alors qu'il était interrogé sur sa fidélité à sa province.
- 'Prêts pour Clermont' -
"Vivre ici a un sens: je ne suis pas là que pour le rugby, je suis ici pour toucher les gens", avait-il expliqué.
Il était pourtant arrivé à Belfast presque par hasard, suivant les pas de son coéquipier des Sharks (les Sharks de Durban, une équipe sud-africaine du Super Rugby) Johann Muller en 2010. Pienaar espère désormais y revenir vite, pour intégrer l'encadrement de l'Ulster, a-t-il confié au Belfast Telegraph.
En attendant, le Springbok aux 88 sélections fait la pluie et le beau temps du côté du Ravenhill. Et il est motivé plus que jamais pour partir sur un titre, après avoir atteint la finale européenne en 2012.
© AFP/FRANCK FIFE
Ruan Pienaar avec les Springboks contre l'Argentine, lors du Mondial de rugby à Londres, le 30 octobre 2015
"J'aimerais tellement laisser quelque chose ici", a-t-il déclaré au site de la Ligue celtique en septembre. "Ce serait mettre fin de belle façon à une aventure particulièrement appréciée."
Samedi, au pays de Galles, Pienaar a encore livré une performance parfaite pour battre Cardiff avec le bonus (35-22) et remonter à la 5e place (avec un match en moins) de la Ligue celtique.
En bon meneur, il a tout de suite envoyé un message à ses coéquipiers, par presse interposée. "Nous sommes prêts pour Clermont maintenant", a-t-il expliqué à The Independent après le match. "Ils sont bons et nous savons que ce sera dur, mais ce sont les matches que vous voulez jouer quand vous êtes un joueur de rugby."
Pour l'instant, la province de Belfast a connu un début de campagne européenne en demi-teinte. Elle a craqué à Bordeaux en encaissant trois essais dans les sept dernières minutes (28-13), puis s'est imposée de justesse à domicile contre Exeter (19-18).
Pendant ce temps-là, Clermont a tout cassé à Exeter (35-8) puis au stade Marcel-Michelin contre l'UBB (49-33).
Le N.9 devra utiliser toutes ses ressources pour faire tomber le leader du Top 14 samedi. Mais Pienaar a la foi.