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© AFP/Pascal Pavani
Le talonneur de Toulouse William Servat (d.) à la lutte avec Fabrice Estebanez, du Racing-Métro, en barrage d'accession aux demi-finales du Top 14, le 10 mai 2013 à Toulouse
En s'imposant avec autorité contre le Racing Métro (33-19) en barrages du Top 14 vendredi, le Stade Toulousain a enfin lancé une saison jusque-là en demi-teinte et peut se projeter plus sereinement vers la demi-finale contre Toulon.
"Ce n'est pas le même Stade toulousain que les dernières semaines que nous avons vu ce soir", a analysé en connaisseur Gonzalo Quesada, l'entraîneur du club francilien, qui avait fait jeu égal avec les doubles champions de France avant de plier (26-27) en fin de match il y a cinq semaines.
"C'est beau de voir une équipe composée de tant de talents exprimer tout son potentiel", a-t-il poursuivi, admiratif, alors que le Stade toulousain venait de se qualifier pour sa vingtième demi-finale de suite.
Pourtant, ce potentiel, jamais cette saison les Toulousains n'ont pu l'exprimer totalement avant ce barrage, leur premier depuis que ce stade de la compétition existe.
Et on se prend à penser que les Toulousains, qui ont longtemps peiné cette saison - "l'une des plus difficiles" de ces dernières années, selon l'arrière Clément Poitrenaud - avec l'absence répétée de leurs internationaux tricolores (jusqu'à huit, ndlr) et les blessures à des postes-clés, ont évité le pire.
"Quelque part, on se dit que la saison est sauvée", a souligné un Novès goguenard vendredi soir, ravi de répondre aux détracteurs que non, le Stade toulousain ne vivrait pas cette année "la saison la plus catastrophique de tous les temps". "Il va falloir attendre un an de plus, malheureusement pour eux", a-t-il ajouté en plissant les yeux.
Sauvés par le jeu
A l'issue de la rencontre, le manager toulousain n'a pu que se satisfaire de la prestation de ses hommes, la plus aboutie de la saison, en dépit de "pas mal de ballons tombés" et de l'habituel déchet dans le jeu courant.
"Ce qui m'a plu c'est qu'ils n'ont pas hésité à jouer", a appuyé Novès, rendant hommage à ses troupes promptes à exploiter tous les ballons de récupération, à l'image de Poitrenaud, toujours prêt à relancer, ou du "vétéran" Yannick Jauzion, encore perforant à l'approche de la retraite.
Certes, les Toulousains ont encore péché dans la finition, manquant de concrétiser plusieurs de leurs temps forts comme ces percées successives de Poitrenaud (22), McAlister (30) et Huget (33), jamais conclues.
Il y eut aussi ces instants de "relâchement", dixit Novès, qui ont maintenu le Racing dans le match. Ce fut particulièrement flagrant après l'essai en force de Louis Picamoles (53), récompensant une énorme période de domination rouge et noire, et qui faillit être annihilé par la réplique francilienne, puisque Henry Chavancy aplatissait dans la foulée (56).
"On a encore plein de choses à travailler, on va s'y atteler", a souligné Novès, qui a encore noté "trop de déchets".
A l'abord de la demi-finale, le Stade pourra en tous cas capitaliser sur ses intentions offensives retrouvées, mais aussi sur une assise défensive en net progrès. La puissance de son pack, notamment de sa 3e ligne Dusautoir, Bouilhou, Picamoles, sera également un atout précieux face à Toulon qui fait du défi physique son principal atout.
"S'ils (les Toulonnais) ont la même puissance dans les deux prochains matches, pas grand monde pourra les arrêter", abonde Novès.
Premier à vitupérer contre le calendrier, Novès pourrait cette fois en faire son allié face au RCT, puisque Toulon disputera six jours avant la demie une finale de Coupe d'Europe.
Un avantage ? Matois, le technicien répond qu'il n'est "pas assez fort pour le savoir. Je laisse cela aux journalistes."
"Les Toulonnais sont comme nous quand nous étions en finale de Coupe d'Europe. Ils se rabattront sur leur demi-finale (de Top 14) après la finale (de Coupe d'Europe contre Clermont)", a-t-il finalement concédé. "On va les laisser à leur grande fête", a-t-il ajouté avant de glisser avec sa légendaire modestie: "et après, avec beaucoup d'humilité on essayera de participer contre eux."