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© AFP/THIERRY ZOCCOLAN
Le centre de Toulon Mathieu Bastareaud (c) lors d'un match de Coupe d'Europe face à Clermont, le 2 avril 2017 au stade Marcel Michelin
Aucune occasion d'essai. Des stars invisibles. Un entraîneur sans réaction. Toulon est sorti de la Coupe d'Europe par la petite porte, battu dimanche à Clermont (29-9), et n'a plus que le Top 14 pour adoucir une brutale fin de cycle.
La ligne de trois-quarts Mitchell-Bastareaud-Nonu-Habana, qui aurait fait pâlir d'envie n'importe qui il y a quelques mois encore? Absente. L'ouvreur François Trinh-Duc, N.1 en équipe de France avant sa blessure début novembre? Naufragé. Les avants du capitaine des Bleus Guilhem Guirado? Dominés.
L'arrière et buteur Leigh Halfpenny, qui aurait pu endosser le costume de sauveur dans un match fermé, a raté en première période deux pénalités qui, converties, auraient donné au RCT un avantage numérique et psychologique non négligeable.
Les Toulonnais n'ont jamais vu de près la ligne d'en-but adverse. S'ils ont semblé, pendant une heure, en mesure de faire un coup (9-9 avant l'essai de Noa Nakaitaci), c'est uniquement grâce à une défense solide.
- Ford félicite ses joueurs -
Une défense qui a ensuite craqué dans les vingt dernières minutes, lessivée par les assauts clermontois. A l'image du grand Ma'a Nonu, qui n'a pu rattraper le jeune Damian Penaud (20 ans) pour l'essai de la conclusion (80). Tout un symbole...
La réaction de l'entraîneur Mike Ford, qui avait promis du beau jeu en arrivant fin octobre, critiquant ouvertement le manque de panache de son prédécesseur Diego Dominguez, peut aussi paraître édifiante.
L'Anglais a tenu "à féliciter les gars ce soir (dimanche, ndlr) pour leurs efforts et leur attitude sur le terrain". Le bon message après une aussi terne prestation?
"Tout n'est pas à jeter", s'est défendu Guilhem Guirado. "Le point négatif, c'est qu'il ne nous reste qu'une compétition". Et le talonneur d'affirmer: "nous avons encore faim".
Le RCT peut encore être champion de France. Incapable de s'imposer à l'extérieur depuis l'arrivée de Ford (10 matches sans victoire), il est actuellement 4e du Top 14, une place qui lui permettrait de disputer un barrage à domicile avant une demi-finale sur terrain neutre... à Marseille.
Ce tableau n'est pas loin d'être idéal, compte tenu du nouveau rôle d'outsider de l'ancien ogre toulonnais, champion de France 2014 et d'Europe 2013-14-15.
- Tous autour de Vermeulen -
Mais vu le plan de jeu minimaliste exécuté dimanche et le manque d'autorité de Ford, on peine à croire qu'une formation constellée de stars sur le déclin puisse se réveiller au meilleur moment.
Le capitaine Duane Vermeulen a réuni ses troupes sur le terrain, juste avant la dernière transformation de Morgan Parra et le coup de sifflet final. "Nous n'avons peut-être encore qu'une compétition, mais il y a toujours beaucoup de travail à venir", a-t-il affirmé leur avoir dit.
Le président du club Mourad Boudjellal, véritable commandant d'un navire à la dérive, a quatre matches pour trouver le bon discours. "Si Toulon perd, c'est pas Ford qui sera sur pression, c'est lui", disait avant le match l'entraîneur de Clermont, Franck Azéma.
Avec Ford pas meilleur, voire pire, que Dominguez, Boudjellal s'est trompé deux fois cette saison et on l'imagine attendre impatiemment l'arrivée, cet été, de Fabien Galthié, à qui il a commandé de se tourner vers les jeunes joueurs français.
Mais le cahier des charges de l'ancien international français dépendra aussi de l'état dans lequel il trouvera la maison rouge et noire à son arrivée.
Le début de l'opération sauvetage en autogestion, c'est dimanche (17h00) à Marseille face à Toulouse. Un autre monument en péril.