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© AFP/Remy Gabalda
William Servat (centre) dans la mêlée toulousaine lors d'un match contre Bayonne, le 23 février 2013 à Toulouse
Alors que cette saison a vu ses débuts sur le banc du Stade toulousain comme entraîneur, William Servat, de nouveau titulaire au milieu de la première ligne lors du match de barrage vendredi contre le Racing Métro, a réussi à concilier le double statut, rare voire exceptionnel à ce niveau, d'entraîneur-joueur.
15 février 2012: Le président Jean-René Bouscatel annonce devant l'intéressé et le manageur Guy Novès que William Servat, approché pour signer un bail de trois ans à Toulon, "sera l'année prochaine l'entraîneur des avants du Stade toulousain".
27 octobre 2012: Servat, inscrit sur la liste des joueurs aptes à participer à la Coupe d'Europe, rechausse les crampons comme titulaire au Stade Français (défaite 24-27) pour suppléer l'absence de Christopher-Eric Tolofua, suspendu six semaines les jours précédents pour un plaquage dangereux à Trévise (2e journée de Coupe d'Europe).
Entre ces deux dates, Servat avait, à l'occasion de la finale du Top 14 gagnée (18-12) contre Toulon, raccroché les crampons après avoir conquis trois Coupes d'Europe (2003, 2005, 2010) et trois Boucliers de Brennus (2008, 2011 et 2012) et s'apprêtait à occuper le banc "dans la continuité de Yannick Bru", appelé en équipe de France.
"Je reconnais que les fonctions d'entraîneur et de joueur ne sont pas aisément conciliables", avait admis "La Bûche" qui avait déjà dit que ses journées de travail comme entraîneur étaient "très longues".
Pourtant, dès que le Stade toulousain a eu besoin de lui, Servat a répondu présent pour voler au secours d'une première ligne souvent démunie avec les blessures de Jaba Bregvadze et Gary Botha ou la baisse de régime de Tolofua. Comme ce fut le cas quand il a intégré le banc au pied levé juste avant le coup d'envoi de Toulouse-Bayonne fin février en raison d'une blessure de l'ouvreur Luke McAlister.
Comme un bon soldat, William Servat, qui a dépanné à 14 reprises (11 comme titulaire) en Top 14 avec "(son) club de toujours" (18 saisons entre 1994 et 2012), s'est fendu d'un communiqué fin janvier pour souligner qu'il se tenait "à la disposition de (son) club" pour "apporter (son) aide à défendre le titre de champion de France".
L'entraîneur-joueur (35 ans), qui n'a disputé aucun match en Coupe d'Europe cette saison, réagissait à des remarques de médias évoquant une demande de l'ex-international de retrouver plus durablement son statut de joueur toulousain.
Des rumeurs qu'il qualifiait de "surréalistes" évoquaient même un retour dans le XV de France de Philippe Saint-André pour le Tournoi des six nations.
S'il n'a pas toujours réussi à sauver son club de certains naufrages (Toulon ou Clermont), il lui en a évité d'autres par son talent, capable même de marquer deux essais, parfois importants comme celui du "réveil" contre Bordeaux-Bègles.
Vendredi, le talonneur vice-champion du monde avec le XV de France en 2011 sera bel et bien titulaire au Stadium face au Racing-Métro, selon le groupe annoncé jeudi par Guy Novès.
Face à son ex-concurrent au sein du XV de France Dimitri Szarzewski, son expérience et sa science de la mêlée fermée seront certainement précieuses pour aider les Toulousains à franchir l'obstacle ciel et blanc après une saison contrastée, et se rappeler ainsi au bon souvenir des Toulonnais et des Clermontois, déjà qualifiés pour les demies et également en lice pour un sacre européen.
Sur un plan personnel, une victoire face au club des Hauts-de-Seine et Servat se retrouverait, un an après l'annonce de sa retraite, de nouveau à 80 minutes du Stade de France. Pour la rare conquête d'un Bouclier de Brennus comme joueur et comme entraîneur.