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Le deuxième ligne de Clermont Nathan Hines jouera samedi face aux Saracens sa cinquième demi-finale de Coupe d'Europe en cinq ans, avec le rêve d'ajouter un nouveau titre à un palmarès bâti aux quatre coins de l'Europe.
Malgré ses 37 ans, l'Ecossais reste un guerrier redouté. Sa puissance, sa filouterie dans l'obscur combat des rucks et sa science de la touche sont connues à travers l'Europe.
Depuis quinze ans, le natif de Wagga Wagga en Australie a sillonné le continent, d'Edimbourg (1999-2005) à Perpignan (2005-2009) et de Dublin (2009-2011) à Clermont (depuis 2011). A l'issue de la saison, il rejoindra pour deux ans le club anglais de Sale, dernière étape de ce périple européen.
Mais pas question de faire de sentiment alors que se profilent les dernières occasions de remporter un titre avec Clermont: "L'émotion des gars qui partent, ça ne compte pas. Je ne pense pas à mon départ. Que ce soit le premier ou le dernier match, que je parte ou pas, je veux gagner".
Son jeu complet et son expérience en ont fait un élément-clé de l'effectif clermontois. Il a soulevé le Bouclier de Brennus un an avant les Auvergnats (en 2009 avec Perpignan) et il est le seul joueur de l'ASM à avoir remporté la Coupe d'Europe (en 2011 avec le Leinster).
Mais là encore, il fait profil bas: "Je n'ai pas besoin d'expliquer (à mes partenaires) ce que ça représente de gagner la Coupe d'Europe. Ils ont vu les visages des Toulonnais l'an dernier. Et ils ont vécu le bonheur d'un Brennus (en 2010, ndlr), pas besoin d'ajouter quoi que ce soit".
- L'expérience et le vice -
A Twickenham, il restera dans son rôle de fidèle soldat pour jouer de son double mètre et de ses 116 kg partout où il le peut, en y ajoutant si nécessaire le brin de vice qui le caractérise. "J'ai appris à me montrer plus discret (par rapport aux arbitres, ndlr), notamment quand je suis passé au Leinster. Leo Cullen est un grand spécialiste et j'ai beaucoup appris à ses côtés", aime-t-il à raconter.
Parfois, il n'échappe pas à la vigilance des arbitres, comme en 2012 face à l'Ulster lors d'une séquence restée célèbre où il retient à lui seul trois avants nord-irlandais dans un ruck, un sous lui et deux autres avec chacun de ses bras, avant d'être finalement signalé par l'arbitre de touche.
Hines n'aime pas être cantonné à la simple image d'un guerrier de l'ombre. "Je ne me vois pas comme ça, confiait-il il y a deux ans dans la presse anglaise. Le deuxième ligne moderne doit être beaucoup plus complet que ça. Il faut pousser en mêlée, aller dans les rucks, gratter les ballons, plaquer... On se retrouve souvent au large entre deux trois-quarts. Ce n'est plus comme avant".
Défiant le temps, il a épousé l'évolution d'un jeu de plus en plus exigeant physiquement, prenant simplement le soin d'arrêter sa carrière internationale en 2011 après 77 sélections avec le XV du Chardon.
Samedi à Twickenham, il va retrouver un autre vétéran au profil similaire, le capitaine des Saracens Steve Borthwick, 33 ans et 57 sélections avec le XV de la Rose. Il retrouvera aussi le mythique "Temple du rugby" de Twickenham, où il a déjà joué quatre fois (pour quatre défaites). Mais il en faut plus pour impressionner le joueur aux quinze campagnes européennes. "Twickenham, c'est un très beau stade, admet-il, mais c'est surtout de l'herbe et des poteaux".