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© AFP/THIERRY ZOCCOLAN
L'ouvreur de Clermont exprime sa joie après avoir passé un drop face au Leinster en Coupe d'Europe, le 23 avril 2017 à Lyon
En tirant Clermont d'un mauvais pas dimanche avec deux drops salvateurs en demi-finales de Coupe d'Europe face au Leinster (27-22), l'ouvreur Camille Lopez a franchi un palier supplémentaire, dans la ligne d'un Tournoi des six nations positif.
Six mois plus tard, difficile de ne pas penser à ce drop de la victoire raté, le 19 novembre face à l'Australie (23-25), pour son grand retour en bleu après un an et demi de purgatoire.
Six matches avec le XV de France plus tard et le Basque s'est mué en buteur national N.1, terminant meilleur marqueur de l'épreuve (67 points) devant Owen Farrell et Leigh Halfpenny, et éclipsant la concurrence à son poste (Trinh-Duc, Doussain, Plisson).
Mais toujours pas de drop à l'horizon, une carte pourtant indispensable pour un ouvreur dans les matches à élimination directe.
Celui passé en quarts de finale contre Toulon (29-9), à dix minutes de la fin alors que l'ASM était encore sous la menace du RCT (16-9), a peut-être servi de déclic. Et les deux inscrits (65, 76) contre le Leinster ont confirmé la nouvelle dimension prise par Lopez, qui a porté son club vers une troisième finale européenne.
- Guidé par Morgan Parra -
"C'est moi qui les demande, mais c'est le travail de toute l'équipe", a-t-il expliqué à chaud. "Les avants m'ont mis dans de bonnes conditions et ça m'a permis de les passer", a ajouté le demi d'ouverture, toujours prompt à se replacer dans le collectif.
Arrivé sur le tard au haut niveau et donc sans grande expérience internationale (16 sélections), l'ancien Bordelais (2009-2013) est associé chez les Bleus à un demi de mêlée lui aussi en apprentissage, Baptiste Serin. C'est tout le contraire en club, où il peut compter sur le savoir-faire de Morgan Parra, 66 sélections et une décennie au plus haut niveau.
Si Lopez a été élu homme du match, Parra a été l'artisan de l'excellent début de partie de l'ASM. A l'origine des deux essais avec des passes lumineuses pour l'ailier David Strettle (4e, 15e), l'ex-Berjallien a mis Clermont sur orbite avant de passer le relais à Lopez en fin de match et de sortir, blessé.
Sur le premier drop, c'est d'ailleurs Parra qui a guidé son compagnon de charnière, avec lequel il se concerte à chaque match pour le rôle de buteur. "Il a bien insisté pour que je me mette dans l'axe et que je le tape", a dévoilé Lopez.
Une complémentarité qui vaut bien l'éloge de l'entraîneur Franck Azéma. "La grosse évolution de l'équipe, elle est sur le leadership, la capacité des joueurs à évaluer, à être réalistes sur le terrain. C'est quelque chose qui nous faisait peut-être défaut par le passé."
- Meilleur gestionnaire -
Deuxième joueur de l'histoire à marquer deux drops en demi-finale de Coupe d'Europe, après l'Irlandais du Munster Ronan O'Gara contre Toulouse en 2003, Lopez est également à ce stade le meilleur passeur décisif de la compétition.
Un joueur complet qui "a su se donner tous les moyens d'être compétitif" en quittant Perpignan en 2014, estime Christophe Lamaison, interrogé par l'AFP. "Le choix de Clermont, en cela, a été assez justifié: il évolue dans un club où il y a de la performance, de l'excellence", ajoute l'ancien demi d'ouverture international (37 sélections).
Pour "Titou" Lamaison, le sang-froid affiché par Lopez dans le dernier quart d'heure dimanche est révélateur: "Le registre du 10, c'est que dans des moments un peu moins importants et dans les temps faibles, il faut tirer son épingle du jeu; ça s'appelle de la gestion et je crois que là-dessus, Camille a fait d'énormes progrès".
A confirmer lors des grandes échéances de printemps qui attendent le club auvergnat: la finale continentale contre les Saracens, le 13 mai à Edimbourg, puis la phase finale du Top 14.