Happy Birthday : |
Le XV de France a transformé en petit trot son dernier galop d'essai avant la Coupe du monde, face à l?Écosse, un match dont il ne retirera guère d'enseignements si ce n'est le seul bénéfice de la victoire (19-16).
+ A REBOURS
Il fallait monter en puissance, confirmer l'encourageant succès glané face à l'Angleterre (25-20) deux semaines auparavant et "engranger de la confiance", selon le manager Philippe Saint-André. En ce sens, le XV de France n'aura pas fait de provision avant d'affronter l'Italie à Twickenham le 19 septembre pour son premier match de la Coupe du monde. On l'a vu globalement dominant mais incapable d'asseoir cette supériorité au tableau d'affichage.
Par rapport à leur prestation face au XV de la Rose, les Bleus ont été un cran en-dessous dans l'intensité, l'efficacité, l'animation, l'alternance, la précision dans le geste et surtout la discipline. Et ont ressurgi les fantômes du Tournoi des six nations, quand les partenaires de Thierry Dusautoir s'étaient enferrés dans un jeu stéréotypé, fait de brutales collisions mais sans inspiration.
Frappé de stérilité offensive, le XV de France a été en très grande difficulté devant le verrou de l'agressive défense inversée écossaise, preuve de son manque de maturité stratégique. Et il s'est même fait très peur après l'essai écossais plein d'opportunisme de Tommy Seymour. Sans doute cela donnera quelques motifs d'espoirs et pistes d'exploration à Jacques Brunel, le sélectionneur français de l'Italie.
+ FAUT-IL S?INQUIÉTER ?
Pas forcément. D'abord parce qu'une victoire reste une victoire, un résultat plutôt rare sous l'ère Saint-André (17, pour 21 défaites et 2 nuls). Il y a donc une petite flamme à entretenir et la perspective d'enchaîner face à l'Italie, la Roumanie puis le Canada à la Coupe du monde pourrait offrir à la génération Saint-André une série inédite de cinq succès, avant de se mesurer à l'Irlande le 11 octobre à Cardiff.
Spontanément, à l'issue de la rencontre, Saint-André et Dusautoir ont aussi évoqué une forme de décompression coupable et finalement très française. Le couperet de la liste des 31 était passé, les troupes venaient de se payer le scalp des Anglais... Il y a donc eu un relâchement que le manager a illustré par un "manque de férocité" dans les zones de contact, notamment en première période. Il a ainsi fallu un "coup de gueule" à la mi-temps pour remobiliser les Bleus. Qui seraient bien idiots d'arriver dans le même état d'esprit dans deux semaines à Twickenham.
Enfin, il reste tout de même quelques motifs de satisfaction de ce match. Pêle-mêle, la touche, impeccable en attaque comme en contre, une mêlée dans l'ensemble supérieure, un évident avantage en puissance et la capacité à revenir en fin de match, là même où ils avaient faibli contre l'Angleterre.
+ LES CARTES REBATTUES ?
Le XV aligné au coup d'envoi, sensiblement le même que contre l'Angleterre, avait une carte à jouer puisqu'il était acquis qu'en cas de bonne performance, il débuterait aussi le 19 septembre. Sa copie médiocre amènera-t-elle Saint-André et ses adjoints Yannick Bru et Patrice Lagisquet à revoir leurs plans ? Peu probable.
"L'équipe-type est toujours dans ma tête", a simplement répondu PSA samedi soir, se laissant le temps d'évaluer la gravité des blessures de Wesley Fofana, Pascal Papé et Louis Picamoles. La tendance était à "optimiser tout (notre) potentiel pour être prêt le 19 septembre", signe que le manager compte surtout sur un meilleur rendement du XV de samedi soir. Après des années de tâtonnements voulus ou occasionnés par les blessures et méformes, l'encadrement serait plutôt enclin à peaufiner les automatismes de son ossature, en particulier l'axe 2-8-9-10-15.
Les ajustements devraient donc se faire à la marge, selon l'adversaire. L'excellente copie en touche de Damien Chouly (2 contres) et Alexandre Flanquart (5 prises) leur assurera-t-elle une place dans le pack ? Ou Bernard Le Roux et Yoann Maestri feront-ils leur retour pour injecter encore plus de puissance ? Ces petites questions émailleront les prochains jours, partagés entre Marcoussis (Essonne) et Croydon au sud de Londres que les Bleus rejoindront samedi prochain.