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Le XV de France n'a pas vraiment pris de l'élan avant d'attaquer dans deux semaines la Coupe du monde, arrachant la peur au ventre un succès filasse (19-16) contre l'Ecosse pour son dernier match de préparation, samedi au Stade de France.
Il planait des vieux démons samedi soir au-dessus de Saint-Denis et, à l'image de ces quatre dernières années, c'est avec des certitudes bien branlantes que la France pointera au grand raout planétaire, le 19 septembre à Twickenham contre l'Italie.
En attendant 73 minutes pour renverser une équipe d'Ecosse qui il y a six mois encore décrochait la Cuillère de bois du Tournoi des six nations, les Bleus n'ont pas vraiment fait le plein de confiance.
D'autant plus frustrant que l'on a senti le XV de France de Philippe Saint-André globalement au-dessus dans tous les compartiments, à commencer par le domaine physique. Mais sans maîtrise, la puissance n'est rien dit-on, et longtemps on a assisté à un échange brutal de collisions entre 30 bourricots guère inspirés.
Encore une fois on a vu se flétrir les promesses du match précédent, à savoir cet encourageant succès contre l'Angleterre (25-20) glané deux semaines auparavant au Stade de France encore. Ce XV de France, comme beaucoup de ses prédécesseurs, est donc incapable d'enchaîner deux prestations correctes de suite et il semble qu'il devra encore se contenter de coups d'éclats dans les prochaines semaines.
- Dos au mur, ce sera mieux ? -
On a d'ailleurs pu mesurer la faible marge de manoeuvre des Bleus à l'énorme cri de soulagement poussé par les quelques 50.000 courageux venus s'infliger ce brouet de rugby, lorsqu'à quatre minutes de la fin le centre du Chardon Mark Bennett était rattrapé par l'étiquette de son maillot alors qu'il filait à l'essai.
Ce type de copie ne devrait a priori pas suffire pour briller à la Coupe du monde, que ce soit contre une Squadra Azzurra qui a repris des couleurs samedi à Cardiff contre le pays de Galles (défaite 23-19) et surtout face à l'Irlande, pour le match décisif de la poule D en vue des quarts de finale, le 11 octobre au Millennium Stadium. Mais l'on sait aussi que les Bleus ont souvent besoin d'être au dos du mur pour hausser soudainement leur niveau de jeu. Du moins, croyons-le.
Les Ecossais, eux, y verront sans doute quelques motifs de satisfaction, une semaine après avoir fait du petit bois de l'Italie (48-7). Engagés dans une poule B aux côtés de l'Afrique du Sud et des Samoa notamment, ils peuvent légitimement nourrir l'espoir de rejoindre les quarts, à condition de se montrer tout aussi vaillants en défense et opportunistes en contres.
Samedi, ils ont bien failli faire mentir les statistiques, alors qu'ils n'ont plus battu la France depuis 2006 et n'ont plus fait tomber les Bleus sur leur sol depuis 1999.
- Nakaitaci surgit -
En tête à la pause (6-9) malgré une conquête défaillante, les hommes de Vern Cotter ont parfaitement exploité un ballon de récupération pour creuser l'écart. Le rusé demi de mêlée Greig Laidlaw, profitant d'un troisième rideau français dépeuplé, envoyait une longue diagonale au pied reprise par l'ailier Tommy Seymour, qui aplatissait (59).
Désespérément brouillons dans leurs transmissions et beaucoup trop pénalisés, les partenaires du capitaine Thierry Dusautoir ont fini par imposer leur supériorité physique, après un quart d'heure à camper dans le camp écossais.
L'ailier Noa Nakaitaci, servi intérieur par l'ouvreur Rémi Tales, s'affalait enfin dans l'en-but (73e) pour permettre aux Bleus de reprendre la main et de ne plus la lâcher, en dépit de terribles sueurs froides dans les ultimes minutes.
A l'image des dernières éditions, ce France - Ecosse ne restera donc vraiment pas dans les mémoires et ses enseignements en seront limités. Un casse-tête pour Philippe Saint-André qui comptait sur une montée en puissance de son XV de départ pour en reconduire l'ossature dans deux semaines. Inutile de préciser que peu ont marqué des points dans cette perspective.