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© AFP/PHILIPPE HUGUEN
Le centre de Clermont Damian Penaud (d) à la lutte avec Henry Chavancy du Racing 92 au stade Pïerre-Mauroy, le 25 mars 2017
Dans le rugby, Clermont rime avec formation. Et pour aller au bout de sa campagne européenne, ce qui passe par une victoire dimanche en demi-finale face au Leinster (16h00), l'ASM va puiser dans son vivier de jeunes.
A seulement 20 ans, le centre Damian Penaud, fils de l'ancien ouvreur international Alain Penaud, pourrait être titularisé à Lyon face aux Irlandais, tout comme le néo-international Arthur Iturria (22 ans) en deuxième ligne. Deux joueurs qui, avec l'ailier Alivereti Raka (22 ans), les troisièmes lignes Peceli Yato (24 ans) et Judicaël Cancoriet (20 ans), ou encore l'ouvreur Patricio Fernandez (23 ans), forment la jeune garde de l'ASM.
"Le centre de formation est vital pour le club, il fait partie de son ADN. Sans cela, on ne pourrait pas assumer les ambitions qu'on a au plus haut niveau", affirme d'emblée le vice-président et directeur du développement sportif du club, Jean-Marc Lhermet.
Car si, historiquement, la formation est un pilier du modèle sportif de l'ASM depuis sa naissance en 1911, son centre de formation est aujourd'hui l'un de ses meilleurs atouts.
"Cela nous permet d'avoir une gestion la plus équilibrée possible du groupe sur une saison qui est très longue, entre des stars qu'on va payer très cher, de très bons joueurs français et des plus jeunes qui vont venir étoffer le groupe", poursuit l'ex-international.
Les finances du club s'en portent mieux, l'identité du club aussi. "On veut que lorsqu'ils entrent avec le maillot sur le stade Marcel-Michelin, ils soient habités par une envie de se dépasser liée à leur appartenance au club et à la région", insiste Lhermet.
- De l'Auvergne aux Fidji en passant par la Géorgie -
Pour ce faire, l'ASM quadrille les clubs locaux, pour "faire en sorte qu'aucun jeune du bassin auvergnat ne nous échappe", souligne le directeur du centre de formation, Bertrand Rioux.
Le club enrichit sa pépinière avec de jeunes pousses repérées lors des Mondiaux des moins de 20 ans - comme l'Argentin Patricio Fernandez en 2013 - et à l'étranger. Aux Fidji, où le club dispose d'un partenariat avec l'Académie de Nadroga, et en Géorgie, fruit de ses "relations de confiance" avec la fédération nationale.
"Ils savent que, chez nous, les jeunes seront bien encadrés et suivis", ajoute Rioux.
Quelque 75 joueurs formés à Clermont sont professionnels, en Top 14 ou en Pro D2. Par ailleurs, 38% de l'effectif pro du club auvergnat a été formé localement, un taux que l'ASM envisage de passer à 50% prochainement. Des chiffres et une image attractive dont profite pleinement le club.
- Ne pas griller les jeunes -
"Les jeunes ont l'opportunité de s'exprimer ici. On n'a pas peur de les mettre directement sur des matches importants. C'est stimulant pour eux de se dire qu'ils peuvent être considérés rapidement", estime le directeur sportif Franck Azéma, qui s'appuie sur son entraîneur adjoint Xavier Sadourny pour faire la passerelle avec les Espoirs.
"Il répercute nos attentes pour que ce soit quasiment un copier-coller de ce dont on a besoin. C'est bon d'avoir des garçons qui sont déjà éduqués sur le même discours", juge encore Azéma.
"Il y a une grosse culture du travail qui est assez impressionnante pour un jeune. Ils nous forment en tant qu'homme et en tant que joueur. Venir ici était le meilleur choix pour moi", témoigne le deuxième ligne international Paul Jedrasiak, 24 ans et en contrat pro depuis 2 ans.
"Ici, les années Coupe du monde sont connues pour sortir des jeunes", abonde Arthur Iturria, repéré encore ado dans le Béarn avant de rejoindre Clermont à 17 ans.
"L'année dernière, j'ai joué 10, 15 minutes à chaque fois. C'est un peu frustrant, quand t'es jeune t'as envie de jouer tout le temps. Mais j'étais pas prêt à faire 3 matches de 80 minutes en un mois. Franck fait véritablement attention à ne pas nous griller physiquement et mentalement. Au final, t'es bien content d'apprendre le Top 14 comme cela", confie encore le deuxième ligne, avant de connaître à 22 ans sa première demi-finale européenne.